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l’énorme budget militaire US est motivé par la compétition énergétique avec la Chine (traduction)   Leave a comment

 

Gwynne Dyer : l’énorme budget militaire US est motivé par la compétition énergétique avec la Chine (traduction)

21 février 2008

« La seule raison justifiant l’énorme budget militaire américain, c’est l’existence d’un compétiteur, d’une future superpuissance qui pourrait menacer les USA. Le seul pays pouvant jouer ce rôle, c’est la Chine. Le Pentagone parle ouvertement de la compétition entre la Chine et les USA pour l’accès à l’énergie en Afrique, en mer Caspienne et dans le Golfe Persique. » Gwynne Dyer fait siennes les vues de Michael Klare, le spécialiste des questions militaires de The Nation.

Par Gwynne Dyer, Le Soleil, 15 février 2008

La semaine dernière, le Pentagone a demandé au Congrès d’allouer à la défense un budget record depuis la Seconde Guerre mondiale : 515 milliards $, avec une enveloppe supplémentaire de 70 milliards de dollars pour couvrir le coût des guerres en Afghanistan et en Irak sur une partie de l’année prochaine. Les États-Unis proposent de dépenser encore plus pour les forces armées – sans compter les dépenses courantes en Irak et en Afghanistan – qu’au paroxysme de la Guerre froide avec l’Union soviétique. Pourtant, presque tous les commentaires et les analyses des médias américains se sont focalisés sur le coût de ces deux guerres.

Celui-ci, il est vrai, est conséquent. Depuis 2001, le Congrès des États-Unis a déjà accordé 691 milliards $ pour financer les guerres d’Irak et d’Afghanistan, et les estimations pour cette seule année se montent déjà au total à 190 milliards $. D’autre part, on peut considérer que le budget de base de la défense va indirectement aux guerres menées par l’Amérique dans le monde musulman (par exemple, les dépenses d’équipement pour remplacer les armes détruites ou usées à cause de la guerre).

Néanmoins, une partie bien plus importante du budget actuel de la défense étasunienne – vraisemblablement trois fois plus – n’a rien à voir avec la « guerre contre la terreur ». Même si l’on accepte l’hypothèse profondément douteuse qu’envahir des pays étrangers est un moyen efficace pour combattre le terrorisme, s’agissant de pays qui ne sont généralement pas aux premières places du classement mondial en matière de technologie, cela ne requiert pas onze porte-avions ou des flottes de bombardiers furtifs.

Comment justifier ces dépenses ?

Alors à quoi est destiné tout le reste de cet argent ? Pour Michael Klare, correspondant de l’hebdomadaire The Nation pour les questions de défense, la réponse est évidente.

« L’armée des États-Unis envisage son avenir par rapport à la menace chinoise. C’est en définitive ce qui justifie un budget défense annuel de 500 milliards de dollars. Aucune autre menace n’est plausible. Si on examine le nouveau budget qui a été rendu public cette semaine, on constate qu’il appelle des dépenses colossales pour de nouveaux systèmes d’armes. Celles-ci ne peuvent être justifiées raisonnablement que par l’existence de ce qu’ils appellent un « concurrent de puissance comparable » (peer competitor en anglais), c’est-à-dire une future superpuissance qui pourrait menacer les États-Unis, or seule la Chine peut en avoir le profil. Ce n’est pas le cas de l’Iran, de l’Irak, ni d’aucun (autre) état voyou. La Chine est la seule à pouvoir jouer ce rôle. »

C’est une évidence, quand on y songe. Si les États-Unis n’avaient pas de « concurrent de puissance comparable » réel ou potentiel, comment le Pentagone pourrait-il justifier des dépenses astronomiques en armes de nouvelle génération ? Pour vaincre les « États voyous », des armes d’avant-dernière génération sont plus qu’adaptées. Il faut donc qu’il y ait un concurrent de puissance comparable, qu’il soit conscient de son rôle ou non. Et la Chine est la seule à en avoir le profil.

Alliances et menaces

Quel est donc l’enjeu de cette supposée compétition ? L’énergie bien sûr, et surtout le pétrole. Encore une fois, selon Michael Klare, « Le Pentagone et les stratèges américains parlent ouvertement de la compétition sino-américaine pour l’énergie en Afrique, dans le bassin de la mer Caspienne et dans le Golfe Persique. Ils disent, en outre, que les États-Unis doivent pouvoir contrer le danger que présenterait une alliance stratégique sino-russe. Cela fait sans aucun doute partie des inquiétudes des États-Unis. Ils parlent de l’Organisation de coopération de Shanghaï comme des prémices d’une alliance militaire qui menace les intérêts vitaux de l’Amérique. »

« Les attaques terroristes et les accrochages avec l’Iran ou d’autres États voyous font partie des plus fortes probabilités. L’armée est équipée pour combattre ce genre d’échauffourées régionales (…) Mais quand ils parlent des menaces extrêmes auxquelles ils pourraient être confrontés et pour lesquelles ils doivent consacrer l’essentiel de leur budget et acquérir les armes les plus puissantes, il s’agit de l’alliance sino-russe à laquelle ils se préparent. C’est pour [cette menace] qu’ils réclament au Congrès les plus grosses sommes. »

Pour le moment, toutefois, l’armée étasunienne s’abstient de dire au public américain que c’est à cause de la Chine qu’elle souhaite tout cet argent. Le motif inconsistant et extensible à l’infini de la « guerre contre la terreur » peut être brandi pour couvrir toutes sortes d’autres dépenses. Nul besoin de prouver que la Chine constitue une vraie menace stratégique pour l’approvisionnement de l’Amérique en pétrole ou qu’une alliance sino-russe est une éventualité politique sérieuse.

La menace terroriste

Mais la belle époque sera sans doute bientôt révolue. Alors que la « menace terroriste » retrouve progressivement une dimension plutôt modeste et plus conforme à la réalité dans l’esprit des électeurs, mais aussi des politiciens américains, de telles dépenses dans une confrontation stratégique avec la Chine qui n’est pas encore à l’ordre du jour – et qui n’aura peut-être jamais lieu – vont forcément être remises en cause.

Quant à l’idée d’une alliance sino-russe durable, elle est à peu près aussi crédible aujourd’hui qu’elle l’était aux premiers jours de la Guerre froide. La Chine étant la plus grande menace potentielle pour la Russie, ce pourrait être une bonne stratégie à court terme pour Moscou de s’en rapprocher. Mais la dernière fois que les deux pays ont fait alliance (dans les premières années de la Guerre froide), celle-ci n’a tenu que treize ans. Une seconde alliance ne durerait probablement pas si longtemps.

Pour cette année, le budget de la défense américaine devrait passer sans coupes ou presque. Car, en grande majorité, les membres du Congrès qui veulent se faire réélire en novembre ne tiennent pas à se voir accusés d’être « mous » dans la lutte contre le terrorisme. L’année prochaine, en revanche, la situation devrait certainement être différente. Pour le Pentagone, le bon vieux temps touche à sa fin.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

LA MAISON BLANCHE LÉGALISE LA TORTURE   Leave a comment

 

février 2008

LA MAISON BLANCHE LÉGALISE LA TORTURE

 

«Si j’avais de l’eau emplissant mon nez, mon Dieu, je ne peux pas imaginer à quel point ce serait douloureux ! Qu’il s’agisse de torture ou non selon la définition de n’importe qui d’autre, pour moi ce serait de la torture»,

C’est ce que déclarait Mike Mac Connell, directeur du renseignement américain, le 13 janvier dans une interview, relayée par Cyberpresse, au magazine The New Yorker. Il était interrogé à propos de la technique d’interrogatoire que les Américains appellent waterboarding, couramment connue en français sous le nom de supplice de la baignoire.

La CIA, qui a avoué avoir détruit des enregistrements d’interrogatoires “musclés”, était en effet soupçonnée de la pratiquer.

«Le prisonnier est attaché à une planche inclinée, les jambes levées et la tête légèrement plus basse que les pieds, décrit un article d’ABC News du 18 novembre 2005 cité par Wikipédia. On lui enveloppe la tête de cellophane et de l’eau lui est versée dessus. Inévitablement, les réflexes de suffocation s’enclenchent et une peur panique de la noyade force le prisonnier à supplier que l’on arrête le traitement.

D’après nos sources, les officiers de la CIA qui se sont soumis à la technique du waterboarding ont résisté en moyenne 14 secondes avant de craquer. Ils rapportent que le prisonnier d’Al Qaida le plus dur, Khalid Cheikh Mohammed, s’est attiré l’admiration des interrogateurs en résistant entre deux minutes et deux minutes et demi avant de supplier qu’on le laisse parler“.

Torture ou pas ? “La personne croit qu’elle est en train de se faire tuer, ce qui équivaut à un simulacre d’exécution, ce qui est illégal d’après les lois internationales“, répond clairement John Sifton de l’organisation Human Rights Watch. Mais qu’on se rassure : «nous ne torturons pas», assurait Mac Connel.

Sauf qu’hier, Michael Hayden, directeur de la CIA, a reconnu devant une commission parlementaire que la “simulation de noyade” a bien été infligée à “Khaled Cheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11 Septembre, Abou Zoubaydah, premier membre influent présumé d’Al-Qaida capturé par les Etats-Unis après le 11 Septembre, et Abd Rahim Al-Nashiri, un autre responsable présumé du réseau islamiste“, comme le résume 20 Minutes. Concluons donc que le directeur du renseignement ne le savait pas…

Les enregistrements d’interrogatoires détruits par la CIA étaient justement ceux des trois hommes. Le ministre de la Justice, Michael Mukasey, avait annoncé l’ouverture d’une enquête le 2 janvier à propos de cette affaire, mais la voilà résolue : la centrale ne voulait pas que l’on sût qu’elle passait des prisonniers à la baignoire.

Inutile désormais de le nier, comme encore Mac Connel le 13 janvier, puisque Hayden a avoué.

Alors reposons la question : torture ou pas torture ? Et donnons la parole au sénateur Ted Kennedy, interpellant le ministre de la Justice devant la Commission parlementaire le 30 janvier : «Est-ce que la simulation de noyade serait considérée comme de la torture si elle vous était appliquée ?» Réponse de Mukasey : «Je pense que je le ressentirais comme cela». Torture, alors ? Eh bien non, ça dépend des cas, selon lui : «Dans certaines circonstances, la législation actuelle interdirait clairement l’utilisation de la simulation de noyade. Dans d’autres circonstances, la question serait beaucoup plus serrée».

Position intellectuellement intenable ! Mais qui est désormais officiellement celle de Washington, puisque le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, a annoncé aujourd’hui que les Etats-Unis pourront utiliser à l’avenir la simulation de noyade pendant des interrogatoires de personnes soupçonnées de terrorisme : «Cela dépendra des circonstances. Si l’on croit qu’une attaque pourrait être imminente, cela pourrait être une circonstance dont on voudra vraiment tenir compte», a-t-il précisé.

Comme justement après le 11 septembre, le traitement infligé aux trois al qaidistes étant justifié par la crainte d’un autre attentat sur le territoire américain, en l’occurrence infondée.

Et l’on note que les personnes susceptibles d’être soumises à cette pratique sont “soupçonnées de terrorisme”, donc possiblement innocentes !

Ajoutons que Fratto refuse de qualifier la simulation de noyade de torture : «La torture est illégale. Chaque technique avancée utilisée par la CIA dans ce programme avait été soumise au département de la Justice et ils avaient estimé que, dans des circonstances particulières, et avec des garde-fous, c’était légal». Ben voyons !

Parce qu’en plus, il y a d’autres techniques qui pourront être légales si des circonstances particulières les rendent telles : «Interrogé sur les facteurs que Bush pourrait prendre en compte pour décider ou non de réautoriser l’utilisation de la simulation de noyade ou “d’autres techniques avancées”, le porte-parole n’a pas donné de détail», écrit l’AFP. Pourquoi pas des décharges électriques dans les parties génitales ? Ce n’est sans doute pas de la torture, dans certaines circonstances particulières…

Finissons avec le témoignage du docteur Allen Keller, directeur du Programme pour les Survivants de la Torture de Bellevue/N.Y.U, interviewé à propos du waterboarding dont il a soigné des victimes, par The New Yorker. Il «affirme que c’était bien de la torture. Certaines victimes sont encore traumatisées des années après. L’un des patients ne pouvait pas prendre de douche, et était pris de peur panique lorsqu’il pleuvait. La peur d’être en train de mourir est une expérience terrifiante».

Rappelons que Bush prétend toujours que la mission des Etats-Unis est de promouvoir dans le monde entier la civilisation, la démocratie et les droits de l’Homme.

Un gardien de Guantánamo confesse l’horreur de la torture

27 février 2008

Un psychiatre ayant eu pour patients d’anciens gardes du camp de détention de Guantanamo, a recueilli les confessions de ces hommes hantés pas leurs actes et les scènes auxquelles ils ont assisté. Aujourd’hui, il a décidé de rompre le silence en rendant publics ces récits de séances de torture et en décrivant l’angoisse qui habite aujourd’hui les anciens tortionnaires.

Par Debbie Nathan, Counter Punch, 26 février 2008

Un psychiatre ayant eu pour patients des militaires, anciens gardes du camp de détention de Guantánamo, décrit les récits de tortures des prisonniers et de suicide de gardiens qui lui ont été faits par un Garde National affecté à cette prison à son ouverture.

Le Docteur John Smith, âgé de 75 ans, est un psychiatre originaire d’Oklahoma City qui a travaillé pour l’armée durant les dernières années. Il est également consultant auprès du département de Psychiatrie de l’Université d’Oklahoma et associé à l’Administration responsable des anciens combattants à l’Hopital d’Oklahoma City. Il a également eu a expertiser Timothy Mc Veigh, l’auteur de l’attentat visant un immeuble de l’administration en 1995. Il y a de cela quelques années, il a été recruté par l’armée pour exercer auprès des soldats d’active nécessitant une psychothérapie.

M. Smith s’est exprimé le 22 février 2008, à l’occasion du congrès annuel de l’ American Academy of Forensic Sciences, qui s’est tenu à Washington. Son intervention traitait des conséquences psychologiques subies par les gardes affectés à Guantanamo. Elle était centrée sur le cas terrible d’un patient qu’il nomme M. H.

M. Smith décrit M. H comme un ouvrier latino, c’est-à-dire d’origine hispanophone, d’une quarantaine d’année, qui avait normalement effectué ses périodes depuis plusieurs années avant d’être envoyé au Koweït. Puis, peu après le 11 septembre, il a été affecté à Guantanamo. Le camp venait d’ouvrir et M. H y occupait une fonction de gardien.

Sans entraînement pour sa mission, M. H s’est senti déstabilisé par les détenus. Ils jetaient sur lui des matières fécales et de l’urine, raconte M. Smith, et tentaient de lui faire sortir clandestinement des lettres, lui disant qu’en cas de refus, « Ils chercheraient à en faire subir les conséquences à sa famille. » Les prisonniers le raillaient également, disant qu’il était, en tant que militaire, un « traître » aux latinos et aux autres minorités. M. H. en était troublé et terrifié.

Ensuite, selon M. Smith, il a été demandé à « ce bon catholique, père de famille, qui avait pratiquement toujours respecté les règles » de participer à des tortures. L’une de ses tâches consistait à « emmener les détenus en certains lieux, et s’assurer qu’ils soient menottés dans des positions inconfortables, en général nus, en préparation des interrogatoires. M. H assistait souvent à ceux-ci. Il y a vu des prisonniers maltraités jusqu’à ce qu’ils s’affaissent. La torture provoquait des « défécations, vomissements, urinements » et déclenchait des « réactions psychotiques : hurlements étranges et pleurs. »

M. Smith indique que M. H lui a raconté qu’il « devait menotter et plaquer au sol des prisonniers dénudés. » Les prisonniers étaient également contraints à « s’agenouiller sur des cailloux acérés. » Les détenus, lui a dit M. H, tentaient d’échapper aux interrogatoires en écorchant leurs genoux jusqu’au sang, afin d’être conduits à l’hôpital de la prison. »

Le psychiatre décrit le témoignage de M. H comme « poignant et simple » : « c’était mal ce que nous faisions, » lui a-t-il confié. Pendant son séjour à Guantanamo, sa participation à ces séances de tortures provoquera chez lui des « larmes, des sanglots et un sentiment de culpabilité. » Mais il lui était interdit de parler à quiconque de ce qu’il vivait et ressentait. Il devint alors « de plus en plus dépressif, » à l’image d’autres de ses camarades. M. Smith rapporte que M. H lui a fait part de deux suicides de gardiens durant les premiers mois de sa présence à Guantanamo.

Lorsque M. Smith a rencontré M. H., celui-ci était devenu « gravement malade. Il était suicidaire, terriblement dépressif et anxieux » et affecté « d’insomnies et de rêves horribles et de réminiscences. » Il avait déjà consulté deux médecins militaires sans résultat. Mais ces praticiens « étaient des médecins militaires et il n’osait pas leur parler » de ce qui s’était passé à Guantanamo. M. Smith n’appartenant pas à l’armée, au bout de deux ou trois séances, M. H a accepté de s’ouvrir à lui. Avec l’aide de médicaments et de la psychothérapie, il devint moins suicidaire, mais cependant trop gravement malade pour assumer son service dans l’armée.

Trois ans après avoir traité M. H, M. Smith a eu trois nouveaux patients qui avaient servi à Guantanamo lors de leur dernier déploiement. Ils lui ont dit que les conditions s’y étaient nettement améliorées. « Ils aimaient Guantanamo, et appréciaient de se baigner dans les Caraïbes. » Malgré tout, l’un d’entre eux éprouvait des troubles en relation avec cette mission. Il a raconté comment il avait du « détacher un détenu » qui tentait de se pendre après s’être arraché avec les dents une artère du bras. Il y avait du sang partout. Lorsque ce garde a quitté Guantanamo, il était sujet à des « crises d’angoisse et de panique. »

Smith a déclaré n’avoir jamais fait état en public de ces patients de Guantanamo avant cette intervention au congrès de l’ American Academy of Forensic Sciences. Il a décidé de parler car les vétérans ne peuvent bénéficier d’une pension pour la Maladie du Stress Post Traumatique (PTSD) lorsqu’elle n’a pas été provoquée par les combats. Il estime que les gardes de Guantanamo forment un « groupe de victimes ignorées. » En choisissant de s’exprimer, M. Smith crée une situation sans précédent. Jusqu’à présent, la plupart des témoignages de torture à Guantanamo provenaient d’organisations de défenseurs des droits de l’homme, des détenus ou de leurs avocats, et ils étaient contredits par l’enquête effectuée par le FBI en 2004. M. Smith, un médecin réputé, conforte ces témoignages, de l’intérieur de l’institution militaire elle-même.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

«On se sert du terrorisme pour faire peur et pour restreindre les libertés fondamentales»   Leave a comment

 

«On se sert du terrorisme pour faire peur et pour restreindre les libertés fondamentales»

La politique devient toujours plus cynique et amorale
Interview de Dick F. Marty, conseiller aux Etats

Horizons et débats: La Résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) à propos de votre rapport sur les listes noires de personnes et de groupements soupçonnés de terrorisme est sans ambiguïté. A une majorité écrasante, elle demande que ces listes soient revues car elles violent les droits de l’homme et remettent en question la crédibilité de l’ONU et de l’UE.
Que pensez-vous du résultat du vote?

Dick F. Marty: Le vote quasi unanime m’a fort surpris, car le texte est très critique et n’est certes pas un document de compromis. De très nombreux députés ne connaissaient pas dans le détail le mécanisme pervers des listes noires et ont été très choqués en le découvrant. Le fait que sur ces listes il y ait presque exclusivement des musulmans est vraisemblablement la cause de ce peu d’intérêt.

Il ressort du communiqué de presse que même les membres du Comité qui décide de l’inscription d’une personne sur une de ces listes n’en connaissent pas toutes les raisons. Qui est à l’origine de ces listes et qui demande d’y inscrire quelqu’un?

Ces listes ont été introduites en 1999 et développées surtout après le 11-Septembre. Ce sont les Etats qui demandent l’inscription sur la liste sur la base d’informations qualifiées de «confidentielles» et communiquées au comité des sanctions du Conseil de Sécurité ou du Conseil des Ministres de l’UE dans des termes très vagues. La règle est que les représentants des autres Etats ne formulent aucune objection, de sorte que la véritable décision appartient à l’Etat demandeur. Aucun mécanisme sérieux et indépendant de contrôle n’est en réalité prévu.

Sur la base de quels principes juridiques inscrit-on quelqu’un sur une de ces listes?

La possibilité de prendre des sanctions est prévue par la Charte des Nations Unies et celles-ci sont décidées par le Conseil de Sécurité. Contre ses sanctions, il n’y a aucun moyen de recours. Même le droit d’être entendu n’est pas reconnu. Si quelqu’un fait l’objet de sanctions qui par la suite se révèlent injustifiées, aucun droit à une indemnisation n’est prévu. En fait, ces listes noires sont le fruit de la même philosophie que celle qui est à la base des «extraordinary renditions»: il s’agit finalement d’une guerre et les règles et les garanties de l’Etat de droit ne sont pas valables dans ce genre de conflit; telle est la position des USA qui a été acceptée tacitement par les gouvernements européens. Ce choix stratégique n’a aucune légitimité démocratique et n’a jamais été soumis à aucun parlement européen. Ce qui est particulièrement inacceptable, c’est que ces sanctions, qui restreignent gravement les droits fondamentaux, sont prises en dehors de tout contrôle démocratique, mais toutes les autorités démocratiques sont tenues de les appliquer. Avec ce mécanisme, il est très aisé de restreindre, voire d’abolir la liberté de tout un chacun.

Comment se fait-il que les autres pays utilisent ces listes que vous et l’APCE qualifiez de contraires aux droits de l’homme?

Les Etats se réfugient derrière un argument juridique très formaliste: il s’agit du droit international de l’ONU et nous sommes tenus de l’appliquer. C’est ce qu’a dit, par exemple, le Tribunal fédéral suisse dans l’affaire Nada; l’absurdité du cas n’a cependant pas échappé aux juges qui, dans ce même jugement, demandent au Conseil fédéral d’intervenir politiquement à New York pour que Nada soit rayé de la liste. A mon avis, les juges auraient dû clairement établir que ces sanctions sont contraires à notre «ordre public» et ne doivent pas être appliquées; en effet elles ignorent toutes les garanties fondamentales reconnues par tout Etat fondé sur le droit même aux pires criminels.

Quelles vont être les conséquences de cette décision de l’APCE?

Certainement une prise de conscience et une opposition grandissante à ce système. Mais les gouvernements ne vont pas s’opposer à l’administration américaine, qui est la véritable inspiratrice de ces mesures, pour quelques centaines de musulmans! J’espère que la Cour de Strasbourg prendra position très clairement sur la base de la Convention européenne des droits de l’homme.

Que faut-il faire pour donner du poids à cette Résolution? Que doivent faire les politiques?

La politique devient toujours plus cynique et amorale. On se sert du terrorisme pour faire peur et pour restreindre les libertés fondamentales. Le terrorisme est indiscutablement une menace sérieuse et doit être combattu. On peut et on doit le faire avec des moyens rigoureux mais respectueux de nos principes fondamentaux. La peur du terrorisme est très payante du point de vue de la popularité. On met beaucoup moins d’énergie à combattre d’autres menaces encore plus graves et qui font plus de victimes: la traite des êtres humains, le trafic de drogue international, le trafic d’armes et la corruption (la menace la plus grave pour nos systèmes démocratiques); mais voilà, dans ces domaines, il y a des intérêts énormes et la politique est beaucoup plus réticente à intervenir. Même contre le terrorisme les intérêts économiques ont la priorité: c’est ce qui a induit Blair et Sarkozy à traiter Kadhafi comme un grand ami; sans une parole pour les victimes de Lockerbie…    •

Les listes noires violent les droits de l’homme

Communiqué de presse
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) considère que les procédures employées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) et l’UE pour inscrire sur liste noire des personnes et des groupes soupçonnés d’avoir des liens avec le terrorisme bafouent les droits fondamentaux individuels et sont «totalement arbitraires».

Par conséquent, les parlementaires ont demandé son réexamen «dans l’intérêt de la crédibilité de la lutte internationale contre le terrorisme».
«L’injustice est la meilleure alliée du terrorisme. Il faut la combattre aussi», a souligné le rapporteur Dick Marty (Suisse, ADLE), en ouvrant le débat. Son texte signale qu’il y a quelque 370 personnes dans le monde qui ont actuellement leurs avoirs gelés et qui ne peuvent voyager car elles ont été inscrites sur une liste noire par le CSNU. Une soixantaine d›entités figureraient sur une autre liste noire de l’UE. Ces sanctions peuvent être imposées «sur la base de simples soupçons». Cette situation «est déplorable et viole les droits de l’homme et les libertés fondamentales».
«Même les membres du comité chargé de décider l’inscription d’une personne sur liste noire ne connaissent pas tous les motifs à l’origine du dépôt de la demande d’inscription. La personne ou l’entité concernée n’est le plus souvent ni avisée de cette demande, ni entendue, ni même parfois informée de la décision prise – jusqu’à ce qu’elle tente de passer une frontière ou d’utiliser un compte bancaire. Aucune mesure ne prévoit de réexamen indépendant des décisions prises.»
Une telle procédure est «indigne» d’institutions internationales comme l’ONU et l’UE et fragilise la légitimité de «sanctions ciblées» dans la lutte contre le terrorisme, ont souligné les parlementaires. Or, les Etats qui sont contraints d›exécuter ces sanctions, risquent de violer les obligations qui leur incombent au titre de la Convention européenne des Droits de l’Homme.

Source: Communiqué de presse de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe
du 23/1/08

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

Sensuelle   Leave a comment

 

Timidement je m’avancerais en ton lit

Découvrant ton corps offert à moi

Mes mains pleinement profiteuses du spectacle

S’accaparent de longues minutes le premier rôle…

Tes yeux se ferment tout doucement,

Quand mes lèvres dévoreuses de baisers te savourent

Tes premiers souffles arrivent rapidement

Amenant les premiers sourires de satisfaction

Puis nos deux corps réunis entrent dans un bal

De danses, toutes plus folles et désirables.

Nos mains s’entrecroisent en même temps que nos langues

Nos jambes s’agrippent et le désir culmine au plus haut point.

Les baisers et les caresses deviennent aussi intenses

Que les gouttes d’eau diluviennes.

Mes mains parcourant ton corps dénudé

Connaissent par cœur le chemin de ta jouissance

Notre bonheur, commun aux deux êtres que nous sommes

Qui ne font plus qu’un,

Devient rapidement exceptionnel et nul ne pourrait l’égaler.

Nos Cœurs s’entrechoquent en nos corps

Et notre souffle en est presque coupé….

Le calme revient tout doucement en ce lieu

Cette île qui m’attirait déjà tant

Où l’amour ne cesse de vivre son apogée.

Chaque nuit, chaque jour nous revivons et revivrons ces instants

Délicieux, amoureux et pleinement éreintants

Mais cette fatigue douce et agréable fera

Que ces mêmes nuits et jours seront à jamais gravés

Ces instants d’amour, inimaginables en ma vie

Sont et resteront présents, je l’espère éternellement.

Je voudrais tout te dire et toujours te voir

Je m’en remets à ma patience pour vivre enfin ce plaisir d’amour

J’y ais toujours cru, et y croirais encore

Je te dirais alors.

Je t’Aime, je t’Aime, je t’Aime

Je t’Adoraime

Tu vies en moi à jamais…

Anne….

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Mes Poêmes

De Désir !!!! Ma Rose !!!   Leave a comment

Une rencontre surprise et magnifique

Pourtant devient réelle, sure voire magique

On veut bien lui donner une définition

Mais ça va dépendre de ma destination

Avec la puissante aide de l’invisible

Qui nous rend chaque fois toujours sensibles

Je loue toujours ta faveur ma belle blonde

Car nous faisons partie d’une seule ronde

On veut toujours être ensemble c’est naturel

Comme le font tout le temps les tourterelles

Ho Nanou! Que tu sois ma rose inoubliable

Même quand ça peut paraître incroyable

Et, on va voir triompher notre vouloir

Sous l’influence de cette humble lois

Dure, douce qu’elle soit, c’est celle d’amour

Sérieuse, aimable elle est toujours d’amour

Accepte-moi comme ton amant et ton roi

Tu vas voir, nous vivrons comme un siamois

Ensemble pour la vie et jusqu’à la mort

Car on peut devenir historiquement fort

J’éprouve de quelque chose étant très fort

Plus fort, puissant et vulnérable que la mort

Sans toi et pour toi j’ai la souffrance réelle

Je t’en supplie, apporte-moi ta chandelle

Ta lumière m’éclairera la vie entière

Je serai heureux, joyeux au cimetière

Après ce petit séjour agréable avec toi

Dans ce monde, mais comme dans un couloir

Ta confiance, je te demande tout le temps

Et, je serai content pendant longtemps

Je sens tes flammes jusqu’au profond de mon cœur

Pour cela je voudrais être toujours vainqueur

De cet amour m’éprouvant toujours et combien

Je t’aime ma belle beaucoup et combien

Indispensable, tu seras mon amante

Fleur, ma vie, mon parfum, ma rose charmante

Sois toujours ma rose inoubliable

Nous allons vivre une vie agréable

Je t’aime, je t’adore, je t’affectionne pour toujours.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Mes Poêmes

Bâillonnez le président   Leave a comment

Avant son élection il y avait les racailles à passer au karcher, après il y a les enfants à sensibiliser aux valeurs de la république, les otages du monde entier à libérer en dépit de toute diplomatie, les presses à scandale à épouser, les dictateurs à inviter …

Mais où s’ arrêtera-t-on dans le grotesque ?

Guy Moquet, la Shoah ? Ca ne mange pas de pain mais ça soulage, il est facile de gargariser sur une histoire dont on ne porte plus les responsabilités depuis que le dernier préfet accusé a été mis en bière avec sa légion d’ honneur.

Et la guerre d’Algérie ? Le Rwanda ? Les escadrons de la mort formés par nos généraux en Amérique Latine ? L’Indochine et Dien Bien Phû ?

Le devoir de mémoire rentre-t-il dans le domaine public seulement lorsqu’on est certain que plus personne n’en a encore le sang sur les mains ? Ou est-ce parce qu’on a trop peur que la mémoire lisse qu’on se fabrique a posteriori ne trouve des voix véhémentes pour la nuancer et rétablir les vérités douloureuses que les ministères ont enterré dans leurs archives ?

Faire parrainer des morts à des enfants ? Quelle sinistre idée ! C’est un message de désespoir qu’on livre à des êtres qui ont besoin de se s’ouvrir sur une vision d’espoir et d’avenir et non de se fermer sur un passé irrémédiable. Il y a tellement d’enfants qui perdent la vie et l’enfance tous les jours dans le monde, qu’il est dommage de penser à eux lorsqu’ils seront enterrés depuis longtemps. Il y a tellement de liens à établir avec une souffrance remédiable que j’ai du mal à saisir ce que la contemplation du néant de la mort peut apporter à un enfant qui n’y verra pas d’issue positive, qui n’y trouvera aucune gratification de son investissement personnel …

En tant qu’adultes nous contemplons avec horreur ce passé que nous avons du mal à appréhender, dans son ampleur morbide, que nous n’arrivons pas à saisir, tant il est horrifiant d’enseignements négatifs pour notre humanité. Alors comment des enfants pourraient-ils porter un tel poids irrationnel ? Non vraiment, je ne vois pas comment un enfant qui ignore tant de choses du contexte, qui est démuni de tant de nos outils d’analyse, de compréhension des enjeux de la Shoah, pourrait accepter l’idée d’un génocide …

Il n’y a qu’un enfant qui puisse trouver les mots et les gestes pour parler à un autre. Mais pour cela il faut qu’il soit vivant, qu’il puisse répondre aux questions qui se bousculent dans la tête d’un autre enfant. Il y a des réponses simples que nous ne pourrons jamais égaler, parce que nous n’avons plus ce degré d’inconscience et de candeur qui nous permettrait de trouver des mots pour traduire à un enfant la vision d’évènements qui le dépassent. si nous voulons vraiment ouvrir un dialogue entre les enfants et l’histoire, alors donnons la parole à celle qui se déroule sous nos yeux et à laquelle ils devront répondre dès demain.

Qui veut expliquer à un enfant pourquoi son camarade est cherché par les policiers et pas sa maman à la sortie de l’école ? Qui veut expliquer pourquoi à la télé il y a des enfants qui portent des vraies armes et se tirent dessus ? Qui veut expliquer pourquoi dans le métro il y a des affiches d’enfants qui ont des ventres de femme enceinte et des bras de mort-vivant ?

Il y en a marre maintenant de l’émotion du mois de notre président : ses états d’âmes aussi bien que ses sentiments font les choux gras d’une presse internationale lapidaire. Jusqu’où est-on prêt à le tolérer ? Non les enfants juifs ne m’émeuvent pas plus que les camps de concentration pour migrants qui parsèment notre territoire. Non, leur mort ne marque pas plus ma mémoire que celle des enfants tchétchènes que Poutine a fait massacrer avant d’être décoré par notre président de la légion d’honneur. Non, je ne suis pas plus outré que Pétain ait accueilli Hitler et ait livré les juifs de France, que je ne le suis qu’on accueille Kadhafi, qu’on chante les louanges de Bush, qu’on s’ amicalise avec Poutine et qu’on fricote avec Hu Jintao.

En Russie les partis démocrates sont interdits, en Lybie le droit d’expression n’existe pas, en Egypte et en Chine on torture et exécute à tour de bras, sans autre forme de procès …

Qui va s’en souvenir ? Les enfants qui viendront dans 70 ans ? Dommage pour ceux qui souffrent dans l’indifférence aujourd’hui …

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

HOLOCAUSTE COLONIAL OUBLIÉ : 29 MILLIONS DE MORTS EN INDE ET AU KENYA   Leave a comment

 


Le “bon temps des colonies” n’est “bon” que si on n’y regarde pas de trop près et qu’on pratique la mémoire sélective et le négationnisme…

Quand l’empire britannique organisait la famine et interdisait l’aide aux victimes

Dans son livre, “Late Victorian Holocausts”, publié en 2001, Mike Davis raconte les famines des années 1870 qui ont tué entre 12 et 29 millions de personnes en Inde. L’originalité de l’étude de Davis est de démontrer que, loin d’être une fatalité, ces millions de morts sont la cause directe d’une politique de la couronne britannique.

En effet, quand, en 1876, le courant marin El Niño a provoqué une sécheresse suivie d’une famine dans la province de Decca, les réserves de riz et de blé en Inde étaient au plus haut. Mais le Vice-Roi des Indes, Lord Lytton, plutôt que d’utiliser ses réserves pour venir en aide aux populations frappées par la famine, décida, contre l’avis de ses conseillers, d’exporter le blé et le riz vers l’Angleterre. Entre 1877 et 1878, au sommet de la famine, l’Inde a exporté une quantité record de 6,4 millions de bushels de blé.

Quand les organisations caritatives anglaises proposèrent d’envoyer du blé et du riz en aide d’alimentaire d’urgence, les marchands de blé, inquiets que cela pourrait provoquer une baisse du prix du blé et donc réduire leurs bénéfices, obtinrent de la part de l’administration des mesures douanières en vue de “décourager autant que possible l’aide d’urgence aux populations affectées”.

Le parlement britannique fit voter la loi “Anti-contributions charitables” (Anti-Charitable Contributions Act) en 1877 qui interdisait “sous peine de prison, les donations charitables provenant de fondations privées et qui pourraient interférer avec la fixation par le marché des prix céréaliers”. L’unique aide charitable autorisée était le regroupement des populations affamées dans des camps de travail – mais on y refusait l’accès à toute personne trop malnutrie pour avoir la force de travailler.

Ceux qu’on admettait dans les camps devaient réaliser des durs travaux de terrassement et d’assèchement, tout en recevant une ration alimentaire plus faible que celle octroyée par les nazis aux prisonniers du camp de Buchenwald. En 1877, la mortalité dans les camps de travail était de 94%.

Alors que des millions mourraient dans les campagnes, le gouvernement impérial – qui avait besoin d’argent pour financer la guerre en Afghanistan – lança une campagne militaire “dans le but de recouvrir les arriérés d’impôts accumulés par les paysans lors de la sécheresse”. Le zèle impitoyable des collecteurs d’impôts, soutenus par la brutalité de l’armée britannique et des ses auxiliaires, acheva de ruiner ceux qui avaient survécu à la famine.

Même dans les régions traditionnellement exportatrices de céréales, les politiques gouvernementales – exactement comme celles de Staline en Ukraine – causèrent la famine et tuèrent des millions de personnnes. Ainsi dans les provinces du Nord-Ouest, l’Oud et le Pendjab, qui avaient connues des récoltes record dans les trois années précédentes, au moins 1,25 millions de personnes moururent de faim – tandis que des convois militaires protégeaient les charrois de blé et de riz transportés vers les ports, pour être exportés. (…)

La sale guerre oubliée contre les Mau Mau en 1950

Trois livres récents – “Britain’s Gulag” par Caroline Elkins, “Histories of the Hanged” par David Anderson, et “Web of Deceit” par Mark Curtis – racontent comment, dans les années 1950, les colons blancs et les troupes britanniques écrasèrent la révolte des Mau Mau au Kenya.

Chassés des meilleures terres agricoles et privés de droits politiques, les membres de l’ethnie Kikuyu tentèrent d’organiser la résistance contre l’arbitraire colonial. Quand des milices armées Kikuyu attaquèrent des fermes de colons blancs, la couronne britannique réagit en déportant près de 400 000 personnes dans des camps de concentration. Dans ces camps, tortures et exécutions étaient quotidiennes.

Afin de “priver les rebelles du soutien de la population”, le reste de la population Kikuyu (soit près d’un million de personnes) fut regroupé de force dans des “villages fortifiés” où les conditions sanitaires étaient déplorables. L’ethnie Kikuyu perdit la plus grande partie de ses terres dans l’opération – au profit des propriétés des colons ou d’autres groupes ethniques plus dociles vis à vis de l’administration coloniale.

Dans les camps de concentration, l’armée donna la pleine mesure de la “guerre anti-terroriste”, s’inspirant des méthodes de l’armée française en Indochine. Les prisonniers étaient systématiquement torturés afin qu’ils dénoncent les chefs du mouvement.

Les méthodes d’interrogatoire courantes étaient – selon de très nombreux rapports officiels – de “couper les oreilles au rasoir, transpercer les tympans, brûler les yeux avec le bout d’une cigarette allumée, fouetter ou bastonner jusqu’à la mort, verser de la paraffine sur un membre d’un groupe de suspects et le bruler vif afin de faire parler les autres”.

Les soldats britanniques s’équipaient de sécateurs afin de couper les testicules ou les doigts des suspects interrogés. On retrouvera ces méthodes dans les années 1970, en Irlande du Nord ainsi que – plus récemment – en Irak.

Très souvent les interrogatoires étaient confiés à des auxiliaires de l’armée, recrutés parmi les colons locaux. Dans un témoignage de l’époque, l’un de ces colons raconte avec enthousiasme comment il a “travaillé un rebelle” : “Quand j’en ai eu fini avec lui, non seulement je lui avais coupé les couilles, mais en plus il n’avait plus d’oreilles et son oeil droit pendait hors de l’orbite”.

Le célèbre photographe de guerre Don McCullin, qui participa à la campagne anti-Mau Mau lors de son service militaire, raconte que, lors des patrouilles, les soldats avaient reçu la consigne qu’ils pouvaient librement ouvrir le feu sur n’importe qui, sans sommation, “à condition que la personne en question soit noire” (. . .)

[Dans les mémoires de la mission africaine (Letters from the African Mission – 1930-1960 – SVD), un missionnaire raconte comment les écoliers noirs se rendant à l’école à cette époque étaient pris pour cible par les soldats. “Ils s’amusaient à faire courir les enfants dans les champs et leurs tiraient dessus comme s’ils étaient des perdrix. Une jeune fille a été grièvement blessée et abandonnée sur la route par les soldats. Quand nous nous sommes plaints à l’armée, le commandant nous a répondu qu’il était dans l’incapacité d’identifier les “mauvais éléments” qui se livraient à ce genre d’actions et nous a recommandé de ne plus laisser sortir les enfants sans une escorte blanche. Or ce n’est pas des actions de mauvais éléments, mais bien un comportement général de notre armée.

Quand aux jeunes filles dans les villages ou dans les champs, elles risquaient à tout moment d’être violentées par les soldats, qui faisaient de véritables razzias nocturnes pour se procurer ‘de la chair fraiche’. Un de nos chapelains a essayé de sermonner ces jeunes hommes qui, en Angleterre, n’oseraient pas se comporter ainsi vis à vis de civils innocents. Ils lui ont répondu qu’on n’était pas en Angleterre et qu’il ne s’agissait de que de nègres sauvages qui ne connaissaient pas de sentiments humains”.]

Ce ne sont là que deux exemples parmi plus de vingt récits d’atrocités supervisées et organisées par le gouvernement britannique ou par les colons britanniques au cours du XXè siècle : parmi ces massacres, citons par exemple le génocide des Tasmaniens, les punitions collectives contres la population en Malaisie, les bombardements aveugles de villages dans le Sultanat d’Oman, la sale guerre au Nord-Yémen dont 90% des victimes furent des civils, l’évacuation forcée des habitants indigènes de Diego Garcia pour faire place à une base secrète de l’armée U.S. et britannique. . .

: 29 MILLIONS DE MORTS EN INDE ET AU KENYA

Quand l’empire britannique organisait la famine et interdisait l’aide aux victimes

Dans son livre, “Late Victorian Holocausts”, publié en 2001, Mike Davis raconte les famines des années 1870 qui ont tué entre 12 et 29 millions de personnes en Inde. L’originalité de l’étude de Davis est de démontrer que, loin d’être une fatalité, ces millions de morts sont la cause directe d’une politique de la couronne britannique.

En effet, quand, en 1876, le courant marin El Niño a provoqué une sécheresse suivie d’une famine dans la province de Decca, les réserves de riz et de blé en Inde étaient au plus haut. Mais le Vice-Roi des Indes, Lord Lytton, plutôt que d’utiliser ses réserves pour venir en aide aux populations frappées par la famine, décida, contre l’avis de ses conseillers, d’exporter le blé et le riz vers l’Angleterre. Entre 1877 et 1878, au sommet de la famine, l’Inde a exporté une quantité record de 6,4 millions de bushels de blé.

Quand les organisations caritatives anglaises proposèrent d’envoyer du blé et du riz en aide d’alimentaire d’urgence, les marchands de blé, inquiets que cela pourrait provoquer une baisse du prix du blé et donc réduire leurs bénéfices, obtinrent de la part de l’administration des mesures douanières en vue de “décourager autant que possible l’aide d’urgence aux populations affectées”.

Le parlement britannique fit voter la loi “Anti-contributions charitables” (Anti-Charitable Contributions Act) en 1877 qui interdisait “sous peine de prison, les donations charitables provenant de fondations privées et qui pourraient interférer avec la fixation par le marché des prix céréaliers”. L’unique aide charitable autorisée était le regroupement des populations affamées dans des camps de travail – mais on y refusait l’accès à toute personne trop malnutrie pour avoir la force de travailler.

Ceux qu’on admettait dans les camps devaient réaliser des durs travaux de terrassement et d’assèchement, tout en recevant une ration alimentaire plus faible que celle octroyée par les nazis aux prisonniers du camp de Buchenwald. En 1877, la mortalité dans les camps de travail était de 94%.

Alors que des millions mourraient dans les campagnes, le gouvernement impérial – qui avait besoin d’argent pour financer la guerre en Afghanistan – lança une campagne militaire “dans le but de recouvrir les arriérés d’impôts accumulés par les paysans lors de la sécheresse”. Le zèle impitoyable des collecteurs d’impôts, soutenus par la brutalité de l’armée britannique et des ses auxiliaires, acheva de ruiner ceux qui avaient survécu à la famine.

Même dans les régions traditionnellement exportatrices de céréales, les politiques gouvernementales – exactement comme celles de Staline en Ukraine – causèrent la famine et tuèrent des millions de personnnes. Ainsi dans les provinces du Nord-Ouest, l’Oud et le Pendjab, qui avaient connues des récoltes record dans les trois années précédentes, au moins 1,25 millions de personnes moururent de faim – tandis que des convois militaires protégeaient les charrois de blé et de riz transportés vers les ports, pour être exportés. (…)

La sale guerre oubliée contre les Mau Mau en 1950

Trois livres récents – “Britain’s Gulag” par Caroline Elkins, “Histories of the Hanged” par David Anderson, et “Web of Deceit” par Mark Curtis – racontent comment, dans les années 1950, les colons blancs et les troupes britanniques écrasèrent la révolte des Mau Mau au Kenya.

Chassés des meilleures terres agricoles et privés de droits politiques, les membres de l’ethnie Kikuyu tentèrent d’organiser la résistance contre l’arbitraire colonial. Quand des milices armées Kikuyu attaquèrent des fermes de colons blancs, la couronne britannique réagit en déportant près de 400 000 personnes dans des camps de concentration. Dans ces camps, tortures et exécutions étaient quotidiennes.

Afin de “priver les rebelles du soutien de la population”, le reste de la population Kikuyu (soit près d’un million de personnes) fut regroupé de force dans des “villages fortifiés” où les conditions sanitaires étaient déplorables. L’ethnie Kikuyu perdit la plus grande partie de ses terres dans l’opération – au profit des propriétés des colons ou d’autres groupes ethniques plus dociles vis à vis de l’administration coloniale.

Dans les camps de concentration, l’armée donna la pleine mesure de la “guerre anti-terroriste”, s’inspirant des méthodes de l’armée française en Indochine. Les prisonniers étaient systématiquement torturés afin qu’ils dénoncent les chefs du mouvement.

Les méthodes d’interrogatoire courantes étaient – selon de très nombreux rapports officiels – de “couper les oreilles au rasoir, transpercer les tympans, brûler les yeux avec le bout d’une cigarette allumée, fouetter ou bastonner jusqu’à la mort, verser de la paraffine sur un membre d’un groupe de suspects et le bruler vif afin de faire parler les autres”.

Les soldats britanniques s’équipaient de sécateurs afin de couper les testicules ou les doigts des suspects interrogés. On retrouvera ces méthodes dans les années 1970, en Irlande du Nord ainsi que – plus récemment – en Irak.

Très souvent les interrogatoires étaient confiés à des auxiliaires de l’armée, recrutés parmi les colons locaux. Dans un témoignage de l’époque, l’un de ces colons raconte avec enthousiasme comment il a “travaillé un rebelle” : “Quand j’en ai eu fini avec lui, non seulement je lui avais coupé les couilles, mais en plus il n’avait plus d’oreilles et son oeil droit pendait hors de l’orbite”.

Le célèbre photographe de guerre Don McCullin, qui participa à la campagne anti-Mau Mau lors de son service militaire, raconte que, lors des patrouilles, les soldats avaient reçu la consigne qu’ils pouvaient librement ouvrir le feu sur n’importe qui, sans sommation, “à condition que la personne en question soit noire” (. . .)

[Dans les mémoires de la mission africaine (Letters from the African Mission – 1930-1960 – SVD), un missionnaire raconte comment les écoliers noirs se rendant à l’école à cette époque étaient pris pour cible par les soldats. “Ils s’amusaient à faire courir les enfants dans les champs et leurs tiraient dessus comme s’ils étaient des perdrix. Une jeune fille a été grièvement blessée et abandonnée sur la route par les soldats. Quand nous nous sommes plaints à l’armée, le commandant nous a répondu qu’il était dans l’incapacité d’identifier les “mauvais éléments” qui se livraient à ce genre d’actions et nous a recommandé de ne plus laisser sortir les enfants sans une escorte blanche. Or ce n’est pas des actions de mauvais éléments, mais bien un comportement général de notre armée.

Quand aux jeunes filles dans les villages ou dans les champs, elles risquaient à tout moment d’être violentées par les soldats, qui faisaient de véritables razzias nocturnes pour se procurer ‘de la chair fraiche’. Un de nos chapelains a essayé de sermonner ces jeunes hommes qui, en Angleterre, n’oseraient pas se comporter ainsi vis à vis de civils innocents. Ils lui ont répondu qu’on n’était pas en Angleterre et qu’il ne s’agissait de que de nègres sauvages qui ne connaissaient pas de sentiments humains”.]

Ce ne sont là que deux exemples parmi plus de vingt récits d’atrocités supervisées et organisées par le gouvernement britannique ou par les colons britanniques au cours du XXè siècle : parmi ces massacres, citons par exemple le génocide des Tasmaniens, les punitions collectives contres la population en Malaisie, les bombardements aveugles de villages dans le Sultanat d’Oman, la sale guerre au Nord-Yémen dont 90% des victimes furent des civils, l’évacuation forcée des habitants indigènes de Diego Garcia pour faire place à une base secrète de l’armée U.S. et britannique. . .

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

Les réseaux du GSPC algérien vus par la DST française   Leave a comment

 

Le 11.10.07 À en croire les derniers communiqués du GSPC, acrimonieux à l’égard des intérêts français, et la vidéo d’Ayman al-Zawahiri du 1er septembre 2006, ces islamistes algériens auraient fait allégeance à Al-Qa’ida au cours de ces derniers mois. Un pur coup de bluff. L’alliance entre le mouvement d’Oussama bin Laden et le GSPC remonte en réalité au mois de mai 1998.

Mais cette récente campagne de communication vise surtout, pour les islamistes, à retourner à leur avantage les dissensions qui traversent depuis un an la mosaïque des salafistes algériens.

Pour prendre la mesure de la complexité de cette dernière, et pour comprendre les enjeux qui l’animent, nous vous proposons de télécharger cette synthèse rédigée par le juge d’instruction Philippe Coirre, sur la base des enquêtes menées par la DST sur les salafistes algériens. Réalisée dans le cadre du volumineux dossier dit « des filières tchétchènes », elle évoque les relais en France des différentes branches du salafisme algérien, et notamment ceux du GSPC.

D’un point de vue plus général, la campagne de communication actuelle intervient au moment où les chefs emblématiques des maquis répondent favorablement à la politique de réconciliation du président algérien.
Incarnation de ce phénomène : Hassan Hattab, le véritable fondateur et chef historique du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC).

Né le 14 décembre 1967 à Roubia en Algérie, ancien parachutiste, membre des réseaux des « Afghans arabes », il a accédé au commandement d’une brigade des GIA en 1994. Mais Oussama bin Laden l’a contacté peu après pour l’invité à fonder un mouvement dissident, afin de contrecarrer les effets nocifs dans le monde arabe des actes de barbarie imputés à ces GIA. 

C’est ainsi, sur inspiration de bin Laden, qu’est fondé le GSPC qui prend officiellement ses marques au cours de l’été 1998. Le procès d’un ancien lieutenant de Hattab, Mohamed Berrachad, ouvert à Tizi Ouzou le 12 février 1999, a apporté plusieurs preuves quant à cette filiation du GSPC – avec en particulier les références de communications par satellite entre Oussama bin Laden et Hassan Hattab passées au mois de mai 1998.

Or, au mois d’août 2006, après de longs mois de silence, Hassan Hattab a annoncé son intention de renoncer à la lutte armée et d’adhérer à la politique de réconciliation nationale définie par le président Abdelaziz Bouteflika. Et dans son sillage, plusieurs cadres du GSPC ont consenti à quitter les maquis pour discuter avec les autorités. Un revers cinglant pour Al-Qa’ida, qui a longtemps considéré le GSPC d’Hattab comme sa propre filiale pour mener la guerre sainte au Maghreb.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’intervention d’Ayman al-Zawahiri du 1er septembre 2006, destinée à donner une impulsion aux jeunes générations du GSPC, pour qu’elles poursuivent la lutte armée. Et c’est dans ce contexte qu’il faut lire les récentes déclarations de guerre publiées sur des sites salafistes. Avec les conséquences que l’on entrevoit.

Le besoin pour ces successeurs de Hattab de faire oublier que leurs aînés déposent les armes, leur adoubement par al-Zawahiri, et leur appétit de pouvoir au sein des organisations islamistes radicales, les incite à imposer à nouveau la marque du GSPC dans le champ de la violence politique.

Ce GSPC "nouvelle génération" s’est donné pour chef Abdelmalek Droukdal et a établi ses bases dans la région de Boumerdès, 50 km environ à l’Est d’Alger.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

LA HAUSSE RECORD DU PRIX DU BLÉ ANNONCE LES FAMINES DU FUTUR   Leave a comment

 

Aux États-Unis, les céréaliers ont la trique. A la bourse du blé de Minneapolis (Minneapolis Grain Exchange), cette semaine, le prix du bushel a frôlé les 20 US$ – (19,8 US$) soit trois fois plus que le record précédent de 1996.

Si les vendeurs jubilent et se frottent les mains, les experts agroalimentaires, ce prix pharamineux est un signal : la production n’arrive plus à suivre la demande, les marchés répercutent la peur de manquer et la crainte de pénurie, entraînant des hausses de prix insoutenables pour les consommateurs (. . .)

Ces trente dernières années, aux Etats-Unis mais aussi en Europe, le principal problème de l’agriculture a plutôt été le surplus que la pénurie… avec pour conséquence des prix agricoles bien trop bas pour être rentables. Si les agriculteurs s’en plaignaient amèrement, les consommateurs bénéficiaient de l’abondance de céréales et des protéines bon marché qui en découlait.

Mais ce qui s’est passé cette semaine à Minneapolis préfigure une situation radicalement différente. Comme l’explique Mike Usset, ancien trader céréalier :

Le prix du blé est un indicateur qui nous dit à quel point nous sommes proches du point de basculement dans l’industrie alimentaire. Toutes les matières agricoles sur le marché réclament à corps et à cri plus de surface de culture. Le mais réclame plus de terres, le soja pousse les agriculteurs du Sud a couper encore plus de forêts pour étendre la monoculture, idem pour le blé dur, le malt, l’orge, le tournesol, le colza… partout on nous dit qu’il faut produire plus, étendre les cultures…

La demande est énorme parce que les prix sont élevés, et les prix sont élevés parce que la production ne suit pas.

Pour Hendrick Blauman, du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) :

“Cette pression fait grimper les prix. Tous les prix. Du steak au carton d’œuf, du pain à la tortilla, du riz au nouilles, des petits gâteaux au litre de lait… Et à moins d’être un petit agriculteur qui fait pousser ses propres aliments, vous ne pourrez échapper à l’augmentation de votre facture alimentaire. Pour les deux milliards d’êtres humains sur terre qui vivent dans la pauvreté, c’est une catastrophe annonciatrice de famines gigantesques. “

L’une des causes de cette crise alimentaire à venir est un légume que l’on retrouve dans des milliers d’aliments à travers la planète : le maïs. Et ironiquement, le prix du maïs explose à un moment où sa production aux Etats-Unis atteint des sommets jamais vus. Ce qui a changé c’est que, désormais, le maïs n’est plus considéré comme un aliment mais comme un carburant. Paul Johnson de l’organisation Via Campesina souligne l’absurdité du système :

En détournant le maïs de sa fonction alimentaire, on crée un effet domino qui influe sur les prix alimentaires. Cela commence avec l’éthanol qui est obtenu à partir du maïs.

Les “faux écologistes” s’enthousiasment pour ce “biocarburant” (que les agriculteurs du Sud préfèrent appeler “nécro-carburant”) car ils espèrent réduire ainsi la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis du pétrole étranger… et lutter contre l’effet de serre et la pollution à travers un carburant “propre” ou plutôt, moins polluant.

Mais la réalité est que, pour compenser ne serais-ce que 50% de notre consommation pétrolière actuelle, il faudrait mettre en culture pour produire de l’éthanol, 150% de la surface agricole mondiale. Il ne resterait plus de place pour l’alimentation.

Sans parler du fait que la déforestation massive pratiquée dans des pays comme le Brésil ou l’Indonésie pour produire du soja ou de l’huile de palme renforce encore la production de CO2. Les bio-nécro-carburants sont une fausse solution.”

Pour Kurt Klein, professeur d’agroéconomie à l’Université de Toronto : “les Etats-Unis consacrent plus de maïs à la fabrication d’éthanol que la production annuelle de maïs du Canada. C’est énorme.”

Et cela ne risque pas de s’arrêter là. En 2000, la production mondiale d’éthanol était de 20 milliards de litres. En 2007, la production mondiale atteint 60 milliards de litres. Rien qu’au mois de janvier 2008, les Etats-Unis ont produit six milliards de litres d’éthanol, explique Kurt Klein. (. . . )

Les conséquences pour la production alimentaire mondiale sont immenses. La quantité de maïs nécessaire à la production de 75 litres d’éthanol (soit l’équivalent d’un plein de réservoir) suffirait à nourrir une personne avec 2 000 calories par jour, pendant une année entière.”

A Minneapolis, la hausse record du prix du blé est le signe annonciateur des famines du futur…

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

Mon Amour !!! Si je savais !!!   Leave a comment

 

 Mon Amour, si je savais

Si je savais peindre des toiles,

Je dessinerai ton visage si beau

Que j’ aime à le contempler,

Dans un ciel parsemé de nos étoiles,

Pour te l’offrir en cadeau.

Si je savais faire de la musique,

Je t’écrirai une chanson féerique,

Pleine de la mélodie d’ amour,

Qui bercerait ton tendre cœur,

Qui t’apporterait le bonheur !

Si je savais sculpter la pierre,

Je sculpterai la statue de l’Amour,

Qui aurait ton visage pour toujours,

Que j’installerai dans notre chambre d’ amour !

Mais je ne sais qu’écrire des poèmes,

Que je te dédis avec mon âme,

Et du profond de mon cœur.

Pour toujours tu les garderas,

Jamais tu ne les oublieras.

Je t’ aime- Je t’aime- je t’ aime

Mon tendre Cœur d’ amour

 

Publié 27 février 2008 par espoira2 dans Mes Poêmes