Archives de février 2008

QUAND CECILIA SE PRENAIT POUR UNE HEROINE DE ROMAN DE GARE…   Leave a comment

 

C’est peut-être là, la clé de la société néo-bourgeoise dans laquelle baignent les Sarkozy et autres. Des gens qui se rêvent des vies et des destins et qui trouvent des troubadours médiatiques pour les raconter. Nous aussi on rêve qu’on est OSS 117 ou qu’on fait partie “du club des grands séducteurs de la planète”… mais nos rêves ne font pas la une de Paris Match…

A force de rêver leur vie et de ne pas avoir de souci de fin de mois, ils perdent tout contact avec la réalité. Orwell disait déjà cela dans les années 1940…

Dans tous les cas, article magistralement écrit, bravo Florence et Christophe !!!!

Le roman vrai des infirmières bulgares : Sur la piste du commando Cécilia

Dans cette affaire, tout se mêle : espions et people, gros contrats et humanitaire, les soubresauts du couple Sarkozy et la soif de revanche du colonel Kadhafi. Retour sur une initiative diplomatique menée comme un raid nocturne

En Libye, Cécilia Sarkozy a vécu «un truc» dément. Vous vous souvenez qu’elle était allée deux fois à Tripoli, en juillet, pour la libération des infirmières bulgares ? «Je suis arrivée, je les ai prises, je mis partie. J’ai fait le plus grand casse du siècle. Kadhafi n’avait aucune intention de libérer ces filles.»

Elle en est sûre, elle le raconte, ou en tout cas tout le monde le répète aujourd’hui.

Cela s’est passé aux dernières minutes de la dernière nuit du dernier voyage, le 24 juillet 2007, vers 3 heures du matin. Comme un «roman», dit-elle. Les négociations patinent avec les Libyens. Cécilia se tourne vers ses gardes du corps : «Messieurs, c’est le moment de prouver que vous en avez.» Nos garçons sont galvanisés : ils partent à la prison de Djoudeida, font sauter les verrous des cellules avec leurs armes de poing, sortent les infirmières et le médecin. Sauvés !

Trois biographies sur l’ex-madame Sarkozy viennent de paraître, et toutes reviennent sur «les aventures de Cécilia en Libye». Même le fidèle Claude Guéant, le plus proche collaborateur du président, reste estomaqué par son récit : «C’est évidemment absolument inexact… C’est même complètement fou.»

Depuis l’été, on a tout invoqué, l’atome et le people, les ventes d’armes et l’humanitaire, les services secrets et le prime time. Saisie, une commission d’enquête parlementaire se lance sur les traces du «commando Cécilia». Loin de l’éclaircir, son rapport, rendu public le 22 janvier, rajoute aux mystères du vrai-faux roman des infirmières.

Surtout ni gyrophare ni voiture officielle : de la discrétion. Le second tour de la présidentielle a eu lieu quatre jours plus tôt, et Pierre de Bousquet de Florian, patron de la DST, conduit lui-même un visiteur à Nicolas Sarkozy, toutes affaires cessantes. Officiellement, Moussa Koussa est dépêché par Muammar Kadhafi pour transmettre ses félicitations au nouveau président. 1,90 mètre, les tempes argentées, des doigts démesurés, Koussa parle peu, toujours d’une voix douce. «Un seigneur», dit-on à la DST. Lui aussi la connaît bien : Koussa dirige les renseignements libyens. OAS_AD(\’Middle1\’);

C’est Claude Guéant qui le reçoit : ils se sont déjà rencontrés quand Sarkozy était ministre de l’Intérieur.

En réalité, Koussa est venu parler des infirmières bulgares et du médecin palestinien, emprisonnés depuis 1999 et condamnés à mort. Boucs émissaires d’un système sanitaire défaillant, ils ont été désignés à l’opinion publique libyenne comme coupables d’une épidémie de sida qui a contaminé plus de 400 enfants dans un hôpital à Benghazi. Des quasi-otages, le signe pour l’Occident que, malgré ses efforts,; Kadhafi restera toujours ce «chien enragé du Proche-Orient», comme disait Ronald Reagan.

A Claude Guéant, Koussa explique : «Nous ne voulons ni les exécuter ni les garder, mais l’opinion est très remontée.» Il ajoute : «La Libye serait ravie que Nicolas Sarkozy joue un rôle.» Le voilà justement qui surgit pendant l’entretien. Le président accepte la partition que lui a réservée Kadhafi. Il sera le libérateur des infirmières. Comme pour tout, Sarkozy va s’approprier le rôle au point d’en paraître l’initiateur.

Des contacts à propos des infirmières avaient déjà eu lieu pendant la campagne. Rien de définitif. En mai 2007, les choses s’accélèrent. Kadhafi vient d’avoir une attaque cérébrale, ses fils ont été rappelés à son chevet. Il s’est rétabli, même s’il garde une rigidité dans le bas du visage. Mais désormais le Guide de la révolution est pressé. Avec cette affaire, il veut sa revanche. Vite.

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Devenir un homme d’Etat fréquentable n’est pas une ambition nouvelle pour lui. Il a déjà abandonné ses vulgates antiaméricaines, ses folies, ses complots au tournant des années 2000. Après onze ans d’embargo, la Libye a fini par payer les indemnités réclamées par les juges européens pour l’attentat de Lockerbie, puis pour celui du DC-10 : 10 millions de dollars par victime dans le premier cas, 1 million dans le second.

L’arrestation de Saddam Hussein, en 2003, le frappe comme un signe du ciel. Et s’il finissait comme lui, en animal débusqué d’un trou, hirsute et humilié, avant d’être exécuté ? Il regarde en boucle les images sur son magnétoscope.

Quatre jours plus tard, la Libye renonce à ses programmes d’armes de destruction massive. Washington lui a promis deux récompenses. D’abord la retirer de la liste des Etats terroristes. Accordé. La seconde est un de ces symboles dont le Guide est friand : la visite de Condoleezza Rice à Tripoli. Elle ne viendra jamais. Quelques chefs d’Etat défilent, certes, sous la tente du Guide; mais ils gardent l’œil rivé sur leur montre, et surtout évitent de lui rendre l’invitation. Il n’a droit qu’à une brève virée à Bruxelles, à la Commission européenne. «Kadhafi s’estime lésé, dit un diplomate. Il trouve que la Libye a perdu le match allé. B veut le match retour», un démenti cinglant à ceux qui l’accusent d’avoir cédé sans rien obtenir.

Que lui reste-t-il entre les mains ? Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien. Plus question de faire appel aux Etats-Unis. Ni à l’Allemagne, trop prudente, ou au Royaume-Uni, qui refuse de libérer un des accusés de Lockerbie. Quant à l’Union européenne, qui négocie dans ce dossier depuis sept ans, elle ne vend rien.

Reste la France. Les six prisonniers ont déjà attiré l’attention de Nicolas Sarkozy : en janvier 2007, encore candidat, il a rencontré secrètement l’avocat français des Bulgares, Emmanuel Altit.

Sarkozy aime les causes médiatiques, qu’il peut raconter comme des histoires, entre méchants et gentils, victimes et sauveurs. Maintenant qu’il est élu, il cherche aussi «un machin à faire pour Cécilia». Elle se voyait conseillère régionale, députée peut-être. Lui n’a pas voulu. Pourquoi pas Madame Otages, un sourire humanitaire à la Lady Di avec, en plus, quelque chose de «Drôles de dames» ? Douze jours après l’arrivée à l’Elysée, le contact est pris avec Tripoli.

Le 11 juillet, la Cour suprême libyenne confirme la condamnation à mort des prisonniers. Il ne leur reste qu’un recours, le pardon des familles de Benghazi, à condition que soit négocie le prix du sang. Moussa Koussa appelle Guéant. «Les choses sont mûres.»

Le 12 juillet, les Français débarquent à Tripoli. L’idée a pris la forme d’un voyage, ou plutôt d’un raid. «C’est comme ça qu’on a fait campagne : on choisit un objectif et on se donne les moyens», dira plus tard Guéant. Depuis son passage Place-Beauvau, l’équipe rapprochée de Sarkozy n’a qu’un prisme pour aborder le monde : la DST et ses réseaux. Pour le reste, seule compte l’intuition du patron.

Avant chacun des voyages en Libye, le couple Sarkozy va s’enfermer en tête à tête. Ils ressortent avec une sommation, qu’ils ne prennent pas la peine d’expliquer : «Elle part dans quelques heures.» On ignore superbement le Quai d’Orsay. «Pis, je crois qu’on l’oublie», dit un proche. Dans l’entourage du président, il est de bon ton de se moquer des diplomates, «qui font perdre du temps». Ou, plus rédhibitoire : «Vous ne les trouvez pas ringards ?»

A Tripoli, l’ambassadeur de France, JeanLuc Sibiude, apprend le voyage juste avant le décollage de l’avion Le «commando Cécilia» est composé de Guéant, bien sûr, et de Boris Boillon, conseiller du président, seul à connaître la région et à parler l’arabe. Retour prévu le 14 juillet, forcément victorieux. A Tripoli, Kadhafi les reçoit en son théâtre, assis sous sa tente bédouine face aux ruines de son ancien palais, détruit par les bombardements américains de 1986. Il leur parle du peuple, qui crie vengeance, de la culpabilité des Bulgares, d’une visite obligatoire aux enfants de Benghazi pour quiconque évoque les prisonnières. Bref, il se montre inflexible. C’est la déception, même Guéant l’admet : «Nous nous attendions à un accueil plus encourageant.»

Abderrahmane Chalgham, ministre libyen des Affaires étrangères, se souvient de cette première rencontre : «Elle pensait qu’elle pouvait simplement venir ici, parler avec le Guide, presser un bouton, et que tout allait se résoudre.» Face au pouvoir libyen, avec ses hiérarchies en trompe l’œil, ses équilibres féroces et subtils entre les strates du pouvoir, la petite équipe ne connaît qu’un nom : Moussa Koussa.

L’accueil est moins rude le soir même, après le pèlerinage à Benghazi. Le «commando» tente d’improviser une offre «tombée du ciel». Il s’agit d’équiper le nouvel hôpital des enfants malades, ce qui apporterait une touche humanitaire. Claude Guéant griffonne sur son calepin. «Boris, combien ça fait ?» Réponse : 30 millions d’euros. Sous serment, les conseillers jureront devant la commission parlementaire que ce fut la seule contrepartie.

Le «commando» rentre bredouille, sous un feu de critiques. A Tripoli, Marc Pierini, diplomate européen, n’a lui aussi appris l’expédition que par hasard. Cela fait deux ans et demi qu’il ferraille au nom de Bruxelles. A Benghazi, il se déplace avec quatre gardes du corps. Les réunions avec les familles des malades sont si violentes que l’exécution du médecin palestinien est envisagée un temps à Tripoli pour calmer l’opinion. L’Union européenne accuse Paris de «vouloir retirer du feu un gâteau cuisiné par d’autres».

A l’Elysée, on doit changer de méthode. Appeler Bruxelles. Recevoir Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des relations extérieures. Proposer qu’elle soit du prochain voyage. Et pendant ce temps, miracle ! Les pourparlers avec les familles de Benghazi se débloquent.

C’est à travers cette question des indemnités qu’apparaît le mieux le jeu de Kadhafi. Toutes ses exigences s’organisent en fonction d’«un désir de symétrie par rapport à ce qu’il estime avoir lui-même enduré au moment del’embargo», dit Pierini.

Premier symbole, donc, le montant des indemnités. De 10 millions de dollars par enfant contaminé, les parents ont accepté de transiger à 1 million. «On passe du tarif de Lockerbie à celui d’UTA : c’était forcément l’un ou l’autre», décrypte Boris Boillon.

La provenance de l’argent crée une deuxième surprise. L’émir du Qatar a-t-il offert de payer ? Etrangement, l’Elysée, si prompt à démentir toute contrepartie, entretient la rumeur. Or, derrière ce paravent, il s’avère que c’est le régime de Kadhafi, via un fonds public libyen de développement, qui alimente lui-même le compte d’indemnisation pour Benghazi, créé par l’UE à Tripoli.

Mais que représentent 461 millions de dollars, avec l’envolée du cours du pétrole, quand il s’agit de laver les affronts ? «L’aspect financier est à la fois totalement indispensable et totalement secondaire», résume Boillon. Pierini pousse plus loin : «En y regardant bien, le paiement de ces dédommagements va à l’encontre des intérêts vitaux du régime.» A Benghazi, ville réputée rebelle, une infime partie du dédommagement permettrait d’armer de kalachnikovs l’ensemble de la population. Pierini reprend : «Kadhafi s’en moque : il y va de sa conception de l’honneur.»

Pendant deux mois, cet automne, la commission d’enquête parlementaire à Paris va tenter de tirer au clair ce qui s’est négocié entre Paris et Tripoli. Les uns après les autres, documents en main, des industriels vont expliquer aux députés que les contrats pour les missiles antichars Milan 3 ou la maintenance de Mirage F1 avaient été lancés dès 2006. «L’affaire des infirmières a juste créé un climat favorable pour les finaliser : ça se passe toujours comme ça», dit un dirigeant d’EADS.

La véritable revendication de Kadhafi se trouve ailleurs. A quoi bon acheter du matériel si, à la moindre crise, il ne peut plus obtenir de pièces de rechange ? Et le Guide raconte inlassablement l’histoire de ses Mirage achetés au temps de Pompidou qui ont fini au hangar pour cause d’embargo.

En matière de défense, il veut les garanties d’une coopération dans la durée, indépendante des aléas politiques, avec à terme sa propre industrie de défense. Un accord de défense va être bouclé en catastrophe entre le 10 et le 23 juillet. Il n’est ni rédigé ni signé par Hervé Morin, le ministre de la Défense. Là encore, l’Elysée a tout verrouillé.

Quant à l’atome, les Libyens n’ont que ce mot à la bouche depuis le démantèlement de leur propre équipement. «Nous leur avons expliqué qu’une centrale ne s’achète pas sur une étagère», dit Anne Lauvergeon, d’Areva, leader mondial du secteur. Une timide expérience balbutie depuis 2004 pour la désalinisation de l’eau de mer, près de Tripoli, grâce à un petit réacteur civil russe de 10 mégawats datant des années 1970. Il va servir de base à une renégociation, et surtout à un changement d’échelle. Depuis son arrivée à l’Elysée, Nicolas Sarkozy est décidé à vendre l’EPR réacteur dernier cri de 1 600 mégawatts, à tout pays arabe qui ne flirte pas avec la bombe. On fait passer le message à Tripoli fin juin. Nouveau mémorandum, là aussi écrit à la hâte.

Dernier élément, peut-être le plus important, Sarkozy est prêt à offrir au colonel ce que Chirac lui a toujours refusé : une visite officielle à Paris, aussi longue et fastueuse qu’il le désire.

Le «commando» débarque à nouveau en Libye le 22 juillet, sans invitation cette fois. Après la visite de Benghazi, le Guide impose pour ce second séjour celle d’un site archéologique. La frustration monte. Elle retombe un peu, le lendemain, quand Kadhafi donne enfin un accord de principe avant de renvoyer tout le monde à l’hôtel Corinthia.

Dans un fauteuil du bar, Cécilia Sarkozy s’est mise à envoyer des textos sur son Black-Berry. Elle est de plus en plus nerveuse. Depuis qu’elle est arrivée en Libye, personne ne l’a jamais vue lâcher son portable, «même pour serrer la main». Vers 18 heures, le Premier ministre, Baghdadi el-Mahmoudi, les rejoint. «Les choses iront moins vite que prévu.» L’homme, tout empreint de sa haute fonction, a un certain âge. «Cécilia Sarkozy s’est mise à l’engueuler. Elle criait qu’elle était là depuis trente heures et qu’il était temps de partir. Résultat : ils l’ont fait lanterner», raconte un observateur. Toutes les quinze minutes, les Libyens inventent de nouvelles exigences. Cécilia Sarkozy a de plus en plus de mal à se calmer. «Je ne suis pas là pour négocier, je suis venue ramener les infirmières.» Les Libyens exigent maintenant une escorte de policiers bulgares pour les prisonnières. Il n’y en a pas à Tripoli. Pierini demande : «Des Français, ça irait ?» Accepté. Les deux gendarmes de l’ambassade sont réquisitionnés. Vers 3 heures du matin, tout le monde part vers l’aéroport. Toujours rien.

Pour la première fois, Cécilia Sarkozy semble se rendre compte de la présence de l’ambassadeur de France, qui marche depuis deux jours sur ses talons. Elle lui ordonne : «Allez chercher les infirmières.» L’expédie à la prison avec un de ses gardes du corps. Contrairement au «roman de Cécilia», ils reviennent seuls. Peu avant 6 heures, les infirmières et le médecin apparaissent enfin entre deux gendarmes français.

La tempête qui les attend à Paris est pire pour ce voyage victorieux que pour celui qui ne le fut pas. Boillon s’en étrangle encore : «Dire qu’on a risqué notre vie, et on a l’impression de se faire conspuer !» Des polémiques éclatent sur tout, les contrats, la visite de Kadhafi à Paris. Cécilia Sarkozy veut s’expliquer. Son mari le lui interdit, «pour la protéger». Elle se braque. «Elle s’enferme tout à fait, selon un observateur. Elle disait qu’elle n’y croyait plus. Elle répétait : «Me faire traiter comme ça, alors que j’ai arraché ces femmes à la mort !»»

Le plus vibrant hommage à son action va émaner paradoxalement du président de la commission d’enquête, Pierre Moscovici (PS) : «Nous n’avons pas pu l’auditionner. C’est un scandale !» Les onze députés socialiste

s se sont abstenus de voter le rapport final.

Publié 29 février 2008 par espoira2 dans Non classé

F-22 : un bug à 135 millions de dollars   1 comment

 

 

Le F-22 Raptor, dernier né de l’US Air Force, est tombé en panne lors de son premier déploiement vers le Japon. Le franchissement de la ligne de changement de date, au milieu du pacifique, a provoqué une défaillance généralisée des systèmes informatiques de l’appareil.

Le premier déploiement des F-22 Raptor a été retardé par une très sévère panne logicielle. Lors d’un vol à destination du Japon, au départ d’une base d’Hawaï, les chasseurs ont du faire demi-tour en catastrophe et regagner l’aéroport de départ, leurs systèmes de navigation en panne.

Voici comment le Général Shepperd, de l’US Air Force a décrit cet incident sur CNN :

« Le F-22 Raptor est notre avion de première ligne, à 135 millions de dollars pièce. Il est destiné aux missions de défense aérienne, à assurer notre supériorité dans les airs, et au bombardement. Il est furtif, il est rapide. Vous avez envie que tout fonctionne correctement lors de sa première mission. Mais cela n’a pas été le cas ».

« Quand les appareils ont franchi la ligne de changement de date, hop, tous les systèmes se sont plantés. Et quand je dis tous les systèmes, je veux dire tous les systèmes, navigation, une partie du système de communication, et celui qui gére le carburant. Ils étaient – il auraient pu être vraiment en difficulté ».

« Ils volaient avec leurs ravitailleurs, qui ont essayé de réinitialiser les systèmes, et n’y sont pas parvenus. Les ravitailleurs les ont ramenés à Hawaï ».

« Cela aurait pu être vraiment sérieux , si le temps avait été mauvais. Cela a été corrigé en 48 heures. C’était une erreur de programmation, parmi les millions de ligne de code, quelqu’un a fait une erreur ».

« Les avions ne sont plus commandés par des cables. Maintenant tout se fait par ordinateur. Quand l’ordinateur tombe en panne, c’est tout l’avion qui est en panne. Heureusement, cela a bien tourné ».

un avion fragile, sujet aux pannes logicielles

Ce n’est pas la première fois que cet appareil connaît de sérieux problèmes informatiques. nous avions déjà relaté la mésaventure d’un pilote bloqué dans son habitacle après le blocage du mécanisme d’ouverture, et que l’on avait du extraire en découpant le cockpit avec une tronçonneuse.

Plus récemment, l’Etat Major de l’armée de l’air a reconnu que le F-22 était incapable d’intervenir en Irak. L’intensité du brouillage électronique utilisé par l’armée américaine à Bagdad pour mettre hors d’état de nuire les explosifs télécommandés, « aveugle » littéralement les systèmes éléctroniques sophistiqués de cet appareil et le rend inutilisable dans cet environnement.

L’Armée de l’Air américaine a pris conscience de ce problème lors de manoeuvres d’entrainement effectuées à proximités de navires de l’US Navy. Les émissions radars en provenance des bateaux avaient alors déréglé les senseurs électroniques du F-22.


Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

Le message de Ben Laden   Leave a comment

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Le message de Ben Laden

8 septembre 2007

Le monde selon Ben Laden est traversé par une lutte impitoyable entre deux systèmes. D’un coté le capitalisme – selon lui, le véritable terrorisme – qui par avidité provoque les guerres et le réchauffement climatique menant l’humanité à sa perte.

De l’autre l’Islam, ordre indépassable car soumission au maitre et créateur de toutes choses, bienveillant envers les chrétiens et les juifs, à la différence de l’occident qui lui, porte la responsablité de l’holocauste.

En un curieux mélange d’analyse marxiste et de théologie moyen-âgeuse, citant Chomsky et sans le nommer, Emmanuel Todd, il prédit à l’empire américain la même fin que l’Union Soviétique, fait l’analogie entre Bush et Brejnev, et appelle au renversement du capitalisme et à la soumission à l’Islam, seuls moyens de sauver l’espèce des menaces que les démocraties – manipulées par le pouvoir économique, dit-il – ne parviennent pas à combattre.

Traduction du message video d’Oussama Ben Laden diffusé le 8 septembre, réalisée à partir de la transcription anglaise fournie par le Département de la Sécurité Intérieure. Nb : la traduction porte sur de très larges extraits, qui nous ont semblés les plus significatifs. Les lecteurs se reporteront à la version anglaise pour les passages non traduits.

Message du cheikh Oussama Ben Laden au peuple américain

(…) [Ben Laden rend grâce à Allah]

  

Peuple d’Amérique, je vais vous parler de sujets importants qui vous concernent, donc prêtez moi l’oreille. Je commencerai en discutant de la guerre qui a lieu entre nous et par quelques une des répercussions qu’elle a pour vous et nous.

En introduction je dis : bien que l’Amérique soit la plus grande puissance économique et possède également l’arsenal militaire le plus puissant et moderne, bien qu’elle dépense pour son armée et la guerre plus que ce que le monde entier dépense pour les armées, et bien qu’elle soit la nation la plus importante pour influencer les politiques dans le monde, comme si elle avait un monopole sur un injuste droit de veto ; et bien en dépit de tout cela, 19 jeunes hommes ont été capables de changer la direction de la boussole – par la grâce d’Allah, le plus Grand. Et de fait, la question des moujahidines est devenue un sujet incontournable dans les discours de vos dirigeants, et les conséquences et les manifestations de ceci sont visibles.

Depuis le 11 septembre, nombre de politiques américaines ont été influencées par les moujahidines, et ceci par la grâce d’Allah. Le résultat en a été que les gens ont découvert la vérité au sujet de l’Amérique, que sa réputation s’est ternie, que son prestige mondial a été détruit et qu’elle a été saignée à blanc économiquement, même si nos intérêts recouvrent ceux des plus grandes entreprises et également ceux des néoconservateurs, bien que nos objectifs diffèrent.

En ce qui concerne vos média, durant les premières années de la guerre, ils ont perdu leur crédibilité et se sont montrés les instruments des empires colonialistes, et leur situation a souvent été pire que celle des médias des régimes dictatoriaux qui marchent en caravane derrière un seul dirigeant.

(…)

L’un des éléments les plus importants dans les discours de Bush depuis les évènements du 11 septembre, c’est l’affirmation que les américains n’ont pas d’autres options que de continuer la guerre. Ce thème fait écho aux discours des néoconservateurs comme Cheney, Rumsfeld et Richard Pearle, ce dernier ayant déclaré précédemment que les américains n’ont d’autres choix en face d’eux que de continuer la guerre ou de faire face à un holocauste.

Je dis, en réfutation de cette déclaration injuste, que la moralité [1] et la culture de l’holocauste sont votre culture, pas notre culture. De fait, brûler des êtres vivants est interdit par notre religion, même s’ils sont aussi petits que des fourmis, alors quand il s’agit d’hommes ! L’holocauste des juifs a été accompli par vos frères, au cœur de l’Europe, mais s’ils avaient été plus proches de nos pays la plupart des juifs auraient été sauvés en trouvant refuge chez nous. Et ma preuve, à l’appui de ceci, tient au fait que lorsque vos frères, les espagnols, ont établi l’horrible inquisition contre les musulmans et les juifs, les juifs n’ont pu trouver d’abri sûr qu’en cherchant refuge dans nos pays. C’est pourquoi la communauté juive au Maroc aujourd’hui est l’une des plus nombreuse au monde. (….)

Vos frères chrétiens vivent également parmi nous depuis 14 siècles ; rien qu’ en Egypte , il y a des millions de chrétiens que nous n’avons pas brûlés et que nous ne brûlerons pas. Mais le fait est qu’une campagne continuelle et partiale a été menée contre nous depuis longtemps par vos politiciens et nombre de vos auteurs, à travers les mass-média, et tout spécialement Hollywood, visant à caricaturer l’Islam et ses fidèles pour vous éloigner de la vraie religion. Les génocides de peuples et leurs holocaustes ont eu lieu parmi vous ; seuls quelques indiens [d’Amérique] ont été épargnés et il y a quelques jours les japonais commémoraient le 62ème anniversaire de la destruction d’Hiroshima et Nagasaki par vos armes nucléaires.

L’un des éléments qui retiennent l’attention de ceux qui observent les répercussions de votre guerre injuste en Irak, c’est la faillite de votre système démocratique, malgré ses slogans affichés de justice, liberté, égalité et d’humanitarisme. Non seulement il a échoué a accomplir cela, mais il a également détruit ces concepts – et d’autres – par les armes, de manière honteuse, en particulier en Irak et en Afghanistan, en leur substituant la peur, la destruction, le meurtre, la faim, la maladie, le déplacement [de réfugiés] et plus d’un million d’orphelins, rien qu’a Bagdad, sans parler de centaines de milliers de veuves. Les statistiques américaines mentionnent la mort de 650 000 personnes en Irak à cause de la guerre et de ses répercussions.

Peuple d’Amérique, le monde est à l’écoute des informations [en provenance des USA] au sujet de votre invasion de l’Irak, car les gens ont appris récemment qu’après plusieurs années de tragédies dans cette guerre, la grande majorité parmi vous voulait qu’elle prenne fin. Vous avez donc élu le Parti Démocrate pour ce faire, mais les Démocrates n’ont effectué aucun changement qui vaille la peine d’être mentionné. Au contraire, ils continuent à donner leur accord pour dépenser des dizaines de milliards pour continuer les meurtres et la guerre ici, ce qui a affligé et déçu une grande majorité parmi vous.

Nous voici au cœur de la question, et chacun devrait prendre le temps de réfléchir et de penser. Pourquoi les Démocrates ont-ils failli à arrêter cette guerre, bien qu’ils soient la majorité ?

Je répondrai plus tard à cette question, après en avoir soulevé une autre :

Pourquoi les dirigeants de la Maison Blanche sont-ils désireux de déclancher et mener des guerres de part le monde, et utilisent toutes les occasions possibles pour atteindre ce but, créant même par moment des justifications bâties sur des mensonges comme vous l’avez vu pour l’Irak ?

Durant la guerre du Vietnam les dirigeants de la Maison Blanche affirmaient à l’époque qu’elle était nécessaire et cruciale, et pendant cette guerre Rusmfeld et ses aides assassinèrent deux millions de villageois. Lorsque Kennedy devint président et dévia de la ligne politique dessinée pour la Maison Blanche, et voulut arrêter cette guerre injuste, cela fâcha les propriétaires des grandes firmes qui bénéficiaient de la poursuite de la guerre.

Donc Kennedy fut assassiné. Al Qaida n’existait pas à l’époque, mais il y avait ces entreprises qui furent les premiers bénéficiaires de ce meurtre. La guerre a continué ensuite durant approximativement une décennie. Ensuite, lorsqu’il devint clair que pour vous que c’ était une guerre injuste et non nécessaire, vous avez fait l’une de vos plus grandes erreurs, en ceci que vous n’avez jamais demandé de comptes ou punis ceux qui avaient mené cette guerre, même au plus grand de ses meurtriers, Rumsfeld. Plus incroyable encore, Bush l’a choisi comme Secrétaire à la Défense pour son premier mandat, après avoir choisi Cheney pour Vice Président, Powell comme Secrétaire d’Etat, et Armitage comme adjoint à Powell, en dépit de leur passé horrible et sanguinaire de meurtre. C’était donc un signal clair montrant que ce gouvernement – le gouvernement des généraux – n’avait pas pour souci premier de servir l’humanité mais était plutôt préoccupé de provoquer de nouveaux massacres. Malgré cela, vous avez permis à Bush de terminer son premier mandat, et plus étrange encore, l’avez choisi pour un deuxième, lui donnant un mandat clair, en pleine connaissance de cause et avec votre consentement, pour continuer à tuer les nôtres en Irak et en Afghanistan.

Puis vous clamez que vous êtes innocents ! Cette innocence de votre part est semblable à mon innocence pour le sang de vos fils le 11 septembre, si je revendiquais une telle chose. Mais il m’est impossible d’être indulgent avec aucun d’entre vous pour l’arrogance et l’indifférence que vous montrez pour la vie humaine en dehors des USA, ou d’être indulgent pour les mensonges de vos dirigeants (…)

Cette guerre était complètement non nécessaire, comme l’établissent vos propres enquêtes. Dans votre camp, parmi les plus compétents qui s’adressent à vous sur le sujet et sur la manipulation de l’opinion, se trouve Noam Chomsky. Il a donné des conseils raisonnables avant la guerre. Mais le dirigeant du Texas n’aime pas recevoir de conseils. Le monde entier s’est exprimé par des manifestations sans précédent pour mettre en garde contre le déclenchement de la guerre, et a décri sa vraie nature en des termes éloquents comme « ne pas verser le sang rouge pour de l’or noir, »mais il n’a pas écouté. Il est temps pour l’humanité de comprendre que les discours sur les droits de l’homme et la liberté sont des mensonges écrits à la Maison Blanche et ses alliés en Europe pour tromper les hommes, prendre le contrôle de leurs destinées et les soumettre.

Alors, en réponse à la question sur les raisons de l’ échec des Démocrates à stopper la guerre, je déclare : ce sont les même raisons qui ont conduit à l’échec du président Kennedy pour arrêter la guerre du Vietnam. Ceux qui ont le véritable pouvoir et l’influence sont ceux qui détiennent le plus de capital. Dans la mesure où le système démocratique autorise les grandes entreprises à soutenir les candidats, que ce soit au Congrès ou à la présidence, il ne devrait y avoir aucune raison de s’étonner – et il n’y en a aucune – sur l’échec des Démocrates à arrêter la guerre. Vous êtes ceux qui ont pour dicton « l’argent a la parole. » Je vous le dis, après l’échec de vos représentants du parti Démocrate de mettre en œuvre votre souhait d’arrêter la guerre, vous pouvez continuer à brandir des pancartes contre la guerre et à vous répandre dans les rues des grandes villes, puis à rentrer chez vous. Mais cela ne sera d’aucune utilité et conduira à la prolongation de cette guerre.

Malgré tout il existe deux solutions pour l’arrêter. La première, se trouve dans notre camp. Elle consiste à augmenter vos pertes et le combat contre vous. Il s’agit de notre devoir. Nos frères l’accomplissent et je demande à Allah de leur accorder la fermeté et la victoire. La deuxième solution est dans votre camp. Il est maintenant devenu clair pour vous, comme pour le monde, que le système démocratique est impuissant et qu’il se joue de l’intérêt des peuples et de leur vie en sacrifiant les soldats et les populations pour les intérêts des grandes entreprises.

En ceci, il devient clair pour tous que ce sont elles les véritables tyrans terroristes. En fait, la vie de toute l’humanité est en danger à cause du réchauffement climatique qui provient pour une grande part des émissions des usines des grandes entreprises. Mais malgré cela, les représentants des entreprises à la Maison Blanche insistent pour que ne soit pas observé l’accord de Kyoto, tout en sachant que les prévisions parlent de la mort et de l’exode de millions d’êtres humains en raison [du réchauffement], en particulier en Afrique. La plus grande des plaies, la plus dangereuse des menaces à la vie a lieu de façon de plus en plus rapide, alors même que le monde est dominé par le système démocratique, ce qui confirme son échec massif à protéger les humains et leurs intérêts de l’avidité et de l’avarice des grandes entreprises et de leurs représentants.

Malgré ces attaques honteuses contre les peuples, les dirigeants de l’occident, en particulier Bush, Blair, Sarkozy et Brown, continuent de parler de liberté et de droits de l’homme avec un mépris flagrant pour l’intelligence des être humains. Y a-t-il donc une forme de terrorisme plus forte, plus claire et plus dangereuse que celle-là ? C’est pourquoi je vous dis : comme vous vous êtes libérés vous-mêmes dans le passé de l’esclavage des moines, des rois et du féodalisme, vous devriez vous libérez vous-mêmes du mensonge, des fers et de la pression du système capitaliste.

Si vous l’analysiez bien, vous verriez qu’au bout du compte il s’agit d’un système plus dur, plus féroce que vos systèmes du Moyen Age. Le système capitaliste cherche à transformer le monde entier en un fief pour les grandes entreprises, sous l’étiquette de la « globalisation, » afin de protéger la démocratie.

L’Irak et l’Afghanistan et leurs tragédies ; l’écrasement de nombreuses personnes parmi vous sous le poids des intérêts des dettes, d’impôts déraisonnables et d’emprunts hypothécaires ; le réchauffement climatique et ses menaces ; la pauvreté horrible et la faim tragique en Afrique ; tout cela ne représente qu’un aspect du visage sinistre de ce système mondial.

Il est donc indispensable que vous vous libériez vous-mêmes de tout ceci et cherchiez une méthode alternative, meilleure, dans laquelle ce ne soit pas les affaires réalisées par une classe quelconque dans l’humanité qui impose ses propres lois, à son propre avantage, et aux dépens des autres classes, comme c’est le cas avec vous. Car l’essence des lois faites par l’homme c’est qu’elles servent les intérêts de ceux qui détiennent le capital et font donc les riches plus riches et les pauvres plus pauvres.

[suit une apologie de la religion islamique]

Avant de conclure, je vous dis : Le nombre des penseurs qui étudient les évènements augmentent. Sur la base de leurs études, ils ont déclaré que l’effondrement de l’empire américain approchait.

Parmi eux se trouve le penseur européen qui a anticipé la chute de l’Union Soviétique qui s’est bien sûr effondré. Il vous serait bénéfique de lire ce qu’il a écrit au sujet de qui advient après l’empire, pour ce qui concerne les Etats-Unis d’Amérique. Je veux aussi attirer votre attention sur le fait que parmi les raisons majeures de l’effondrement de l’Union Soviétique, se trouve le fait que qu’elle ait été affligée d’un dirigeant comme Brejnev, empli de fierté et d’arrogance, qui refusait de considérer les faits sur le terrain. Depuis la première année de l’invasion de l’Afghanistan, des rapports indiquaient que les russes perdaient la guerre, mais il a refusé de le reconnaître, (…) bien que ce refus non seulement ne change en rien la réalité pour les gens qui réfléchissent, mais aussi exacerbe les problèmes et accroît les pertes. Combien est-elle semblable, votre position aujourd’hui, relativement à la leur voila a peu près deux décennies. Les erreurs de Brejnev sont répétées par Bush qui, quand on lui demande la date du retrait des soldats d’Irak, dit que ce retrait n’aura pas lieu sous son règne, mais plutôt sous celui de son successeur. (…)

Pour conclure je vous invite à rejoindre l’Islam, car la plus grande erreur que l’on peut faire dans ce monde, celle que l’on ne peut corriger, c’est de mourir sans s’être rendu à Allah, le plus Grand (…)

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans LES GRANDS IDEOLOGUES et les autres

la banalisation de la guerre aérienne   Leave a comment

 

14 février 2008

En janvier dernier, l’US Air Force larguait 50 tonnes de bombes sur Arab Jabour, dans la banlieue de Bagdad. 50 tonnes, c’est la quantité de bombes qui avaient écrasé Guernica, nous rappelle Tom Engelhardt, qui dénonce la banalisation de l’usage de l’arme aérienne sur les zones civiles. Cette tactique barbare est en train de se généraliser, dans l’indifférence générale, contre les insurrections irakienne et afghane.

Un article de Ned Parker et de Saif Rasheed paru dans le Los Angeles Times du 21 Janvier, débute par le récit d’un attentat suicide inter-ethnique durant un rassemblement à Fallujah où furent tués des membres du « Conseil du Réveil d’Anbar » pro-américain. (« Répondant à la question pourquoi un membre de sa tribu Albu Issa en assassinerait un autre, Aftan, un témoin, fit le rapprochement avec les tueries dans les lycées aux États-Unis »). 26 paragraphes plus tard, l’article se finissait ainsi :

« Les militaires américains déclarent dans un communiqué qu’ils ont largué 10 tonnes de bombes sur les terres agricoles d’Arab Jabour dans le sud de Bagdad. Les frappes ciblaient des explosifs artisanaux enterrés et des caches d’armes. »

« Ces 10 derniers jours, les militaires ont largué pas loin de 50 tonnes d’explosifs dans cette zone, considérée auparavant comme un point passage vers Bagdad pour les militants sunnites. »

Et voici le paragraphe 22 d’un article qui en compte 34 dans le NY Times du 22 Janvier, rédigé par Stephen Farrel :

La menace posée par les explosifs artisanaux enterrés était notoire avant l’opération [d’Arab Jabour]. Afin d’assainir la zone, les militaires ont largué près de 50 tonnes de bombes afin de détruire caches d’armes et EEI (engins explosifs improvisés).

Farrel débute son article en rapportant la mort d’un soldat américain à Arab Jabour lorsqu’un EEI détruisit un MRAP, un nouveau véhicule « résistant aux mines et protégé contre les embuscades » sur lesquels comptent les militaires américains pour réduire les pertes causées par les bombes placées au bord des routes en Irak.

Notez que les deux articles commencent par des informations au sujet d’explosions – dans un cas, un attentat suicide tuant plusieurs irakiens, dans l’autre une bombe dissimulée qui tue un soldat américain et en blesse plusieurs autres.

Mais l’information la plus importante, celle des bombardements de ces derniers jours, celle des 50 tonnes d’explosifs que les avions américains ont largué sur une petite zone au sud de Bagdad, est simplement annoncée sans autre commentaire à la toute fin de l’article du LA Times, et expédiée en une seule phrase dans le NY Times .

Aucun article n’est revenu – pour autant que je le sache – sur le sujet, alors que c’est indubitablement l’utilisation la plus massive de frappes aériennes en Irak depuis l’invasion de l’administration Bush en 2003 et qu’il s’agit manifestement un sérieux changement de la stratégie militaire américaine dans ce pays. Malgré quelques dépêches routinières, personne dans les médias de masse n’a pris la peine de couvrir l’événement convenablement.

Pour ceux qui connaissent un peu l’histoire de l’arme aérienne, qui est au coeur de la stratégie guerrière américaine depuis la Seconde Guerre Mondiale, ce chiffre de 50 tonnes aurait dû leur mettre la puce à l’oreille.

Le 27 avril 1937, en pleine Guerre Civile en Espagne (un prélude à la Seconde Guerre), les avions allemands de la Légion Condor attaquèrent la ville historique de Guernica, au pays basque. Les premières vagues pilonnèrent le village, les suivantes l’incendièrent. C’était jour de marché et il y avait dans la ville, qui a été largement détruite dans cette tempête de feu, entre 7 000 et 10 000 personnes, dont des réfugiés.

Plus de 1600 personnes seraient mortes ce jour là (certaines estimations sont inférieures à ce chiffre). Les allemands auraient largué alors environ 50 tonnes de bombes dans la ville.

Durant les soixante-dix ans séparant ces deux chiffres de « 50 tonnes, » c’est une sombre page d’histoire de notre temps qui s’est écrite.

Arab Jabour, la communauté agricole sunnite située à environ 7 kilomètres de la capitale irakienne, qui a été la cible de ce dernière bombardement de 50 tonnes d’explosifs, était encore récemment largement en dehors des limites d’opérations des troupes américaines et alliées. Les militaires américains désignent systématiquement tout insurgé sunnite résistant comme appartenant à Al Qaeda, et dans une telle situation, il est difficile de dire exactement qui occupait cette zone.

A Guernica, comme à Arab Jabour 71 ans plus tard, aucun reporter n’était présent lorsque les bombes tombèrent. Dans le cas espagnol, pourtant, 4 reporters présents dans la ville proche de Bilbao, dont George Steer du Times de Londres, se rendirent rapidement sur le lieu des destructions. Le premier article de Steer pour le Times (également publié dans le New York Times) titrait « la Tragédie de Guernica » et qualifiait l’assaut de « sans précédent dans l’histoire militaire ». (Évidemment, une telle annonce ne saurait être faite dans le cas d’Arab Jabour aujourd’hui.) Steer insistait dans son article sur le fait que c’était une attaque sur la population civile, essentiellement un bombardement destiné à répandre la terreur.

La barbarie évidente de cet événement, le premier bombardement de population civile largement médiatisé, provoqua l’horreur de la communauté internationale. C’était sans précédent pour l’ensemble de la planète. Il inspira sans doute la peinture la plus connue du siècle dernier, le Guernica de Picasso, ainsi que d’innombrables romans, pièces de théâtre, poèmes, et autres oeuvres d’art. Ian Patterson écrit dans son livre Guernica and Total War

« Bien des attaques depuis lors, notamment celles que nous nous sommes habitués à voir en Irak et au Moyen-Orient ces dernières années, ont été d’une telle échelle que le destin de Guernica nous parait presque insignifiant en comparaison. Cependant il est pratiquement impossible de surestimer l’outrage que cela a causé en 1937… Des témoignages du bombardement ont été largement publié dans la presse américaine et ont provoqué une véritable colère et indignation dans la plupart des communautés… »

Les deux derniers paragraphes cités ci-dessus de l’article de Parker et de Rasheed du LA Times en disent long sur les 71 années écoulées, qui ont vu se dérouler le bombardement allemand de Rotterdam et l’attaque éclair sur Londres et sur d’autres villes britanniques ; le bombardement japonais de Shanghai et sur d’autres villes chinoises ; les bombardements incendiaires sur des villes allemandes et chinoises ; la destruction nucléaire américaine d’Hiroshima et de Nagazaki ; la Guerre Froide et sa « Destruction Mutuelle Assurée » ( ndt : en anglais MAD : fou) pour laquelle les deux super-puissances menacèrent d’utiliser l’arme ultime pour vitrifier la planète ; la campagne de bombardement américaine, considérable pendant plusieurs années contre la Corée du Nord et plus tard sur le Nord et le Sud Vietnam, le Laos et le Cambodge ; les victoires aériennes américaines de la première Guerre du Golf et en Afghanistan (2001) ; et l’assaut « Shock and Awe » aux missiles Air-Sol et Mer-Sol de l’administration Bush sur Bagdad en mars 2003, qui, alors qu’il devait « décapiter » le régime de Saddam Hussein, ne tua pas un seul membre du gouvernement irakien ni aucune figure du parti Baas, mais seulement des civils irakiens. Lors de ces sept décennies, les pertes humaines et les dommages causés par la guerre, au sol ou dans les airs, ont été subies de plus en plus par les populations civiles, alors que les États-Unis sont devenus dépendant de l’Air Force pour imposer sa volonté dans la guerre.

Aujourd’hui, en regard de cette histoire, « 50 tonnes » de bombes sont un chiffre relativement modeste. Pendant l’invasion d’Irak en 2003, une seule escadrille de l’USS Kitty Hawk, un porte-avion positionné dans le Golf Persique, faisait ce genre de dégât en moins d’une journée et c’était, comme la semaine dernière encore, une performance que les militaires était fiers de communiquer sans craindre l’indignation internationale ou que l’idée de « barbarie » puisse venir à l’esprit :

« Entre mercredi matin et jeudi après-midi, l’escadrille a accompli 69 missions de frappes sur Bassora, sur et autour de Bagdad, mobilisant 27 F/A-18 Hornets et 12 Tomcats. Ils ont largué près de 50 tonnes de bombes, déclarait le lieutenant Brook DeWalt, officier des relations publiques du Kitty Hawk. »

Pour ce qu’on en sait, il n’y avait aucun journaliste irakien ou occidental, à Arab Jabour quand les bombes tombèrent, et l’Irak étant ce qu’il est, aucun journaliste américain ne s’y précipita, en personne ou via un téléphone satellite, pour aller vérifier les dommages.

En Irak et en Afghanistan, lorsqu’elle parvient aux médias de masse, une explosion n’est en général significative que si c’est une attaque par bombe artisanale ou une attaque suicide quelconque. Les médias sont intéressés par ces bombes qui peuvent être produite pour environ “le prix d’une pizza” (comme certaines EEI le sont), ou si les véhicules les transportant sont des voitures ou simplement des corps humains diaboliquement harnachés. Mais lorsqu’elles tombent du ciel, même 50 tonnes de bombes n’ont tout simplement aucune importance.

Cela provient en partie du succès du Pentagone à créer un langage anesthésiant et déresponsabilisé pour formuler la guerre aérienne. « Dommages Collatéraux » remplace la mort de civils, même si en règle général dans une guerre moderne, le dommage collatéral devrait être considéré comme étant celui des soldats tués, et non pas le pourcentage toujours grossissant des pertes civiles. Et la mort, évidemment, est administrée « précisément » par des armes « guidées et de précision ». Tout cela donne à la guerre aérienne l’apparence d’une guerre propre, voire innocente. Le Colonel Terry Ferrel, par exemple, décrivit à la conférence de presse de Bagdad les attaques aériennes sur Arab Jabour d’une manière tout-à-fait détachée :

« Le but de ces attaques était de préparer le champs de bataille et d’éliminer les menaces notoires avant que les troupes au sol l’investissent. Notre but était de neutraliser tous les avantages dont l’ennemi aurait pu bénéficier grâce à l’utilisation d’EEI et d’autres armes. »

Des témoignages, dont la crédibilité est souvent difficile à établir, ont malgré tout filtré hors de la région, indiquant qu’il y avait des pertes civiles, possiblement en nombre significatif ; que des ponts et des routes étaient “coupés” et sans aucun doute endommagés ; que les fermes et les terres étaient endommagées ou détruites. Selon Hamza Hendawi d’Associated Press, il semblerait que les troupes irakiennes et américaines avançaient à travers les « citronneraies calcinées » d’Arab Jabour, déjà sérieusement détruite par des années de combats,

Mais comment n’y aurait il pas de pertes civiles et des dégâts matériels ?

Après tout, l’explication officielle pour cette mini-version de la campagne « shock and Awe » dans une petite région agricole est que les troupes américaines et les forces alliées irakiennes avaient été absentes de cette zone durant un temps, et que le bombardement était supposé détruire les infrastructures locales, en frappant les bombes artisanales et les caches d’armes ou les pièges laissés dans les structures existantes. Comme le précise la phrase « éliminer la menace notoire avant que les troupes au sol n’avancent » , c’était une tentative pour minimiser les pertes parmi les troupes américaines (et les alliés irakiens) en délivrant une énorme puissance de feu pour faire face à une situation où les informations sur place étaient au mieux éparses. Avec un tel scénario, les civils seront toujours victimes.

Mais c’est pourtant vers quoi semble se diriger la stratégie américaine en Irak.

Peut-être le moment est-il venu pour Seymour Hersh d’aller y voir à nouveau. Ou pour la communauté mondiale de l’Internet de se saisir du sujet. Peut-être, tôt ou tard, les journalistes des grands médias américains en Irak (et leurs rédacteurs en chefs aux États-Unis) finiront effectivement par tourner leurs regards vers le ciel, y remarqueront ces traînées laissées par les jets, constateront l’impact de ces bombes et de ces missiles de « précision », et se demanderont si l’on a réellement à faire à une période monotone et routinière lorsque l’US Air Force lâche 50 tonnes d’explosifs sur une zone agricole aux portes de Bagdad. Peut-être des artistes commenceront à nouveau à exprimer leur indignation sur la vraie nature de la guerre aérienne dans des oeuvres d’art, dont une au moins deviendra iconique et voyagera à travers le monde pour nous rappeler simplement ce que la « libération » d’Irak, après 5 ans, a vraiment signifié pour les irakiens.

Cet article fait suite au premier volet de l’étude sur la guerre aérienne publiée par M. Engelhardt.

Considérons un instant la puissance aérienne américaine en Irak et rassemblons quelques informations rarement rapprochées. Ces dernières années, le Pentagone a investi des milliards de dollars pour construire les infrastructures nécessaires au déploiement de sa puissance aérienne en Irak et alentour. Pour commencer, il a construit l’une de ses plus grosses bases de toute la planète hors États-Unis à environ 80 kilomètres au nord de Bagdad. La base aérienne de Balad a été décrite par Newsweek « comme une mini-ville rectangulaire de 10 kilomètre de côté avec des milliers de remorques et de dépôts de véhicule », dont l’aéroport accueille 27 500 décollages et atterrissages par mois.

Réputée venir en « seconde place seulement sur l’échelle du trafic mondial après l’aéroport Heathrow de Londres », elle pourrait supporter un trafic semblable à l’aéroport international O’Hare de Chicago. Avec environ 140 000 tonnes de marchandises par an, la base est l’aéroport le plus fréquenté parmi ceux relevant de par le monde du Département de la Défense.

C’est également la résidence d’environ 40 000 personnels militaires, contractuels privés et employés civils du Pentagone. Elle possède ses propres lignes de bus, ses établissements de restauration rapide, ses rues, ainsi que deux « PX », ces supermarchés réservés aux militaires qui ont la taille des implantations de K-Marts, la chaîne de grande distribution américaine. Selon Thomas Ricks du Washington Post, elle possède également des quartiers résidentiels comme “KBR-land’ pour les contractuels civils et “CJSOTF” (Force d’opération spécial combinée), « résidence d’une unité d’opérations spéciales, dissimulée par des murs particulièrement hauts ».

Les contrôleurs aériens de la base voient gèrent quotidiennement « plus de 550 opérations aériennes pour un seul jour ». Pour un montant qui se chiffre en milliards de dollars, les pistes de Balad et les autres équipements ont été modernisés – et continuent de l’être, pour plusieurs années d’utilisation intensives. Selon la presse militaire, la rénovation devrait commencer ce mois-ci avec un système ultra-moderne de contrôle et de commandement du champs de bataille qui intégrera toute la gestion du trafic aérien au-dessus de l’Irak.

Le correspondant à la Défense de la National Public Radio, Guy Raz a effectué une visite de la base l’année dernière et l’a qualifiée en ces termes : « un immense site de construction…, les bruits des chantiers et les vrombissements des générateurs accompagnent partout les visiteurs. Vue de nuit depuis le ciel, la base ressemble à Las Vegas : Alors que les villages aux alentours ne reçoivent que 10 heures d’électricité par jour, les lumières ne s’éteignent jamais sur la Base aérienne de Balad ».

Cette construction aux dimensions gigantesques a été conçue pour un usage à long terme. Comme Josh White du Washington Post l’écrivait récemment dans l’un des articles relativement rares (et peu incisifs) traitant de l’utilisation de la puissance aérienne en Irak, il y a eu 5 fois plus de frappes en 2007 qu’en 2006 ; et 2008 a débuté de façon retentissante, littéralement, avec ces 50 tonnes de bombes lâchées au sud-est de Bagdad. Ce chiffre semble inclure les 20 tonnes de bombes qui ont fait les gros titres pour avoir été larguées en à peu près 10 minutes sur la zone d’Arab Jabour la semaine précédente, mais pas les 8 tonnes de bombes que White déclare avoir été utilisées au nord de Bagdad à la même période environ ; ni évidemment les 7,5 tonnes de bombes visant Arab Jabour plus récemment. (Et aucun de ces chiffres ne semble inclure ceux qui relèvent des opérations menées par les Marines [1], qui n’ont évidemment pas été publiés.)

Comment pourrait-on oublier l’attention extrême qui a été portée sur la stratégie d’escalade du Président au début de l’année dernière ? Mais quel média a, ne serait-ce que noté, même récemment, ce que Bob Deans du Cox News Service a qualifié d’ “escalade aérienne” qui a accompagné les 30 000 troupes en renfort dans la capitale irakienne et alentour ? Au même moment, les unités aériennes étaient de plus en plus concentrées dans et autour de l’Irak. Par exemple, à la mi-2007, Associated Press rapportait déjà :

« Des escadrilles d’attaque sont venues s’ajouter à la flotte déjà basée dans le pays. La force de reconnaissance aérienne a été pratiquement doublée depuis l’année dernière. De puissants bombardiers B1-B ont été rappelés au combat sur l’Irak… Plus tôt cette année, l’Air Force a envoyé discrètement une escadrille d’avions d’attaque A10 “Warthog”, soit une douzaine ou plus d’appareils, qui seront déployés à la base aérienne d’Asad dans l’ouest de l’Irak. Dans le même temps, elle a ajouté une escadrille de F-16C Fighting Falcon… à Balad ».

Dans le même temps, l’an passé, des porte-avions accompagnés des navires de leurs groupes de combat on été stationnés dans le Golf Persique et les équipements des sites proches de Bagdad comme l’énorme base d’Al-Udeid au Qatar continuent d’être modernisés.

La description de cet accroissement des forces ne dit pourtant pas tout sur l’intensification de la guerre aérienne. Lolita Baldor de Associated Press a récemment rapporté que « L’utilisation par les militaires des drones qui savent espionner, chasser et parfois tuer des insurgés a dépassé les 500 000 heures de vol, la plupart au dessus de l’Irak. » L’utilisation de ces « engins aériens sans pilote » (UAV), incluant des Predators armés de missile Hellfire, a doublé au cours des dix premiers mois de 2007- les heures de vol des Predators augmentant de 2000 à 4300. selon Baldo. L’armée de terre à elle seule dispose maintenant de 361 drônes actifs en Irak. A l’avenir, ils devraient être beaucoup plus nombreux.

Les portes parole militaires américains et les membres du gouvernement ont pendant des années stigmatisé les insurgés irakiens et afghans, leur reprochant de se cacher derrière les populations civiles, et les accusant à la fois d’immoralité et de lâcheté. Quand de tels portes parole admettent infliger des « dommages collatéraux » sur les populations civiles, ils reprochent aux combattants d’utiliser les civils en « boucliers ». Et tout cela est régulièrement et consciencieusement relaté par notre presse. Par contre, personne ici ne considère l’utilisation de drones de la même façon, tandis que les UAVs comme les Predators ou le plus récent Reapers, beaucoup plus lourdement armé, sont généralement pilotés par des opérateurs stationnés sur des consoles informatiques situés par exemple à la base Nellis de l’Air Force à proximité de Las Vegas. C’est de là qu’ils lancent leurs missiles contre des « force anti-irakiennes » ou contre des talibans, entraînant des morts civiles en Irak comme en Afghanistan.

Ainsi que le disait un pilote américain qui a tiré des missiles de Predator de Nellis :

« Je reviens de la gym et je pénètre en Afghanistan, ou en Irak… Ça prend du temps de s’y habituer. A Nellis, vous devez vous rappeler constamment, “je ne suis pas à Nellis. Quoi que ce soit ce que je faisais il y a 30 minutes, comme parler à ma banque, ça n’est plus important. »

Au reporters américains, cela ne semble n’être ni lâche, ni en aucun cas barbare, juste tout ce qu’il y a de plus normal. Personne ne dit que ces pilotes se cachent dans des déserts éloignés ou parmi la population civile des joueurs du Caesar’s Palace.

Quoi qu’il en soit, l’équation qui sous tend cette situation est celle-ci : militairement, les forces américaines, utilisées à l’excès, ne peuvent pas soutenir l’effort de l’escalade sur le terrain beaucoup plus longtemps. La plupart des 30 000 hommes, si ce n’est tous, qui ont déferlé en Irak dans la première moitié de 2007 vont bientôt rentrer au pays. Mais la force aérienne restera. Le personnel de l’Air Force dans la région est déployé selon un planning de rotations courtes. Au Vietnam, à la fin des années 60 et au début des années 70, au moment où les troupes au sol étaient évacuées, la puissance aérienne augmentait. Il semble que ce soit le même schéma à nouveau. Il y a toutes les raisons de croire que ce schéma décrive le futur de la présence américaine en Irak.

De la Barbarie à la Norme

La guerre aérienne n’est tout simplement pas visible pour la plupart des américains qui dépendent des médias de masse. C’est en partie parce que les reporters américains qui couvrent tous les autres types d’engagements en Irak refusent simplement de lever le nez.

Il ne faut donc pas être surpris que la possibilité d’une escalade de la guerre aérienne ait été évoquée en premier par un journaliste qui n’avait jamais mis les pieds en Irak ni de ce fait s’être interdit de tourner son regard vers le ciel. Dans un article de décembre 2005, titré « Haut dans le ciel », le journaliste d’investigation Seymour Hersh suggéra qu’un « élément clé de tout plan de désengagement, pourtant ignoré dans les déclarations publiques du Président, était que le départ des troupes américaines serait compensé par la puissance aérienne américaine… Le danger , me disaient des experts militaires, était que tandis que le nombre des pertes américaines se réduirait avec le retrait des troupes au sol, le degré général de violence et le nombre de pertes irakiennes augmenterait, à moins qu’il y ait un contrôle rigoureux de qui bombarde quoi. »

Après que Hersh ait publié son article, le silence fut assourdissant. Que je sache, un seul reporter, est allé à bord d’un avion – David S. Cloud du New York Times, qui a volé dans un B-1 d’un « aéroport du Moyen-Orient » non identifié, lors d’une mission en Afghanistan. Thomas Ricks s’est rendu dans la base aérienne de Balad et fit un excellent rapport en 2006, mais aucun reporter ne semble avoir pris la peine de discuter avec des pilotes américains, et aucun des résultats des bombardements, tirs de missile, mitraillages à basse altitude n’a vraiment été enregistré dans la presse. La guerre aérienne est encore largement reléguée à des évocations sommaires de raids, basées sur les communiqués de presse et les annonces du Pentagone dans des résumés des nouvelles quotidiennes en provenance d’Irak.

Au vu de l’histoire militaire américaine depuis 1941, il y a là quelque chose d’étrange. Une patrouille de marine saccageant un village irakien peut en effet faire un titre ; mais des bombes américaines ou des missiles mettant une partie de la ville en ruine ou les mitrailleuses d’un hélicoptère dévastant un village est, au mieux, un sujet noyé dans la masse — un paragraphe ou deux comme dans ce reportage AP sur les récents combats dans une partie indubitablement dense de la ville de Mosul :

« Un officier, s’exprimant sous anonymat car il n’a pas été autorisé à divulguer cette information, déclare que trois civils ont été blessés et que des hélicoptères ont bombardé des immeubles dans le quartier Sumar au sud-est, lieu de fréquentes attaques contre les forces US et irakiennes, ce qui les a amené à y conduire une série de raids ».

Les résultats dévastateurs et prévisibles d’hélicoptères « bombardant » un quartier urbain dans une grande ville irakienne, si ils sont rapportés, seront traités simplement comme un « dommage collatéral, » allant de soi durant la guerre telle que nous la connaissons. Chez nous, ce qui était auparavant la barbarie de la guerre aérienne, sa véritable horreur, a été transformé en une monotonie ordinaire (ceci à condition bien entendu de n’être ni afghan ni irakien pris sous ces bombes), qui ne fait l’objet que de communiqués de presse de l’Air Force largement ignorés. C’est tout aussi insignifiant (et tout aussi américain) qu’une tarte au pomme, et ne mérite certainement pas d’être raconté à maman et aux enfants.

Peut-être le moment est-il venu pour Seymour Hersh d’aller y voir à nouveau. Ou pour la communauté mondiale de l’Internet de se saisir du sujet. Peut-être, tôt ou tard, les journalistes des grands médias américains en Irak (et leurs rédacteurs en chefs aux États-Unis) finiront effectivement par tourner leurs regards vers le ciel, y remarqueront ces traînées laissées par les jets, constateront l’impact de ces bombes et de ces missiles de « précision », et se demanderont si l’on a réellement à faire à une période monotone et routinière lorsque l’Air Force US lâche 50 tonnes d’explosifs sur une zone agricole aux portes de Bagdad. Peut-être des artistes commenceront à nouveau à exprimer leur indignation sur la vraie nature de la guerre aérienne dans des oeuvres d’art, dont une au moins deviendra iconique et voyagera à travers le monde pour nous rappeler simplement ce que la « libération » d’Irak, après 5 ans, a vraiment signifié pour les irakiens.

D’ici là, accrochez vous. La guerre aérienne continue.

Notes de lectures sur la guerre aérienne, par Tom Engelhardt :

Le Centre des Études Internationales et Stratégiques (CSIS) a publié une étude en décembre 2007 sur la guerre aérienne en Irak, qui peut être lue en cliquant ici       http://www.csis.org/media/csis/pubs/071213_oif-oef_airpower.pdf

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

Antarctique : le mouvement des glaciers s’accélère   Leave a comment

 

Le mouvement du glacier de l’île Pine, dans l’ouest de l’Antarctique s’est accéléré de 7% cette année. Les scientifiques émettent plusieurs hypothèses pour expliquer cette variation soudaine. L’activité volcanique, le réchauffement des courants marins pourraient en être la cause. Si les glaciers de la région, qui manifestent dans leur ensemble une instabilité accrue, disparaissent, ils provoqueraient une élévation de 2,5 m du niveau des océans.

Des scientifiques britanniques en mission d’étude ont mis en évidence les preuves de l’instabilité des glaciers de la péninsule de l’ouest Antarctique.

Si les tendances enregistrées persistent, avertissent-ils, le niveau des océans pourrait connaître une élévation importante.

Ces observations ont été faites sur un groupe de glaciers couvrant une superficie égale à celle du Texas, dans l’ouest de l’Antarctique. Leur vitesse de déplacement s’est fortement accrue.

David Vaughan, de la mission britannique en Antarctique, décrit cette zone comme le ventre mou du continent, car c’est là que le lit des glaciers s’enfonce le plus loin à l’intérieur des terres. « S’il existe un mécanisme de rétroaction rendant la couverture de glace instable, cette instabilité sera plus forte dans cette région, » note-t-il.

Les mesures satellitaires ont permis de déterminer que le mouvement de trois énormes glaciers s’était accéléré depuis 10 ans. Le plus grand d’entre eux, le glacier de l’île Pine, est celui qui suscite le plus d’inquiétude chez les scientifiques.

Julian Scott revient de mission. « C’est un glacier très important. Il déverse plus de glace dans la mer qu’aucun autre en Antarctique, » a-t-il a déclaré à la BBC .

« Epais d’environ deux kilomètres, il fait 30 km de large, et se déplace de 3,5 km par an. »

L’équipe britannique a affronté les conditions extrêmement rigoureuses de la région pour déployer un appareillage scientifique ultra moderne de mesure et de détection. Grâce à des capteurs dotés d’un GPS, ils ont enregistré le mouvement du glacier toutes les 10 secondes.

Durant les années 1990, le glacier accélérait son déplacement en moyenne de 1% par an. Julian Scott a découvert cette saison que cette accélération atteint maintenant 7%.

« Les mesures de cette dernière campagne semblent montrer une accélération incroyable, à un taux allant jusqu’à 7%. C’est beaucoup plus que les accélérations qui nous semblaient extraordinaire dans les années 1990. »

La raison de ce phénomène ne semble pas être un réchauffement de l’atmosphère environnante.

La cause pourrait être un courant marin profond qui vient baigner le plateau continental à proximité du front du glacier. La banquise, qui a diminué, le protège désormais moins des eaux chaudes, qui semblent désagréger la glace profonde et lubrifier son mouvement.

Julian Scott pense cependant que d’autres forces peuvent être à l’œuvre. Plus loin à l’intérieur du glacier se trouvent les traces d’un volcan entré en éruption voila 2000 ans, et l’ensemble de la région pourrait être le lieu d’une activité volcanique, libérant de la chaleur faisant fondre la base du glacier, facilitant ainsi son déplacement vers la mer.

David Vaughan estime que le risque d’une désintégration des glaciers de cette partie de l’Antarctique doit être pris au sérieux.

« On a prévu que cela pouvait être une zone vulnérable, » indique-t-il.

« Nous avons aujourd’hui des données montrant que cette région est en train de changer. La coïncidence de ces deux éléments est réellement préoccupante. »

La grande question désormais est de savoir si ces mesures correspondent à un évènement exceptionnel ou s’il s’agit d’un précurseur d’une disparition des glaces. Julian Scott espère pouvoir répondre.

« C’est extraordinaire, et nous avons laissé un GPS là bas pour l’hiver pour observer si la tendance se poursuit. »

Si les glaciers continuent à accélérer leur mouvement et déversent la majeure partie de leurs glaces dans l’océan, le glacier de l’île Pine à lui seul pourrait être responsable d’une élévation de 25 centimètres du niveau des mers.

Cela pourrait prendre des décennies ou un siècle, mais les glaciers alentours accélèrent eux aussi, et si la région dans son entier perdait sa couverture de glace, les océans monteraient de 1,5 mètres.

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La fonte des glaces en Antarctique a augmenté de 75% en 10 ans

16 janvier 2008

Une étude menée grâce aux satellites d’observation sur la période 1996 – 2006 montre que la fonte des glaces en Antarctique s’est accrue de près de 75% en raison l’accélération du mouvement des glaciers vers la mer.

par Steve Connor, The Independent, 14 janvier 2008

Les glaciers recouvrant l’Antarctique fondent plus vite que prévu et leur déperdition de volume s’est probablement accélérée durant les dernières années en raison du réchauffement climatique.

Une étude menée grâce aux satellites d’observation sur la période 1996 – 2006 montre que la fonte des glaces en Antarctique s’est accrue de près de 75% en raison l’accélération du mouvement des glaciers vers la mer.

Larsen B, le 31 janvier 2002

Les scientifiques estiment que le glacier recouvrant l’Antarctique de l’Ouest a perdu près de 132 milliards de tonnes de glace en 2006, alors que le chiffre était de 83 milliards en 1996. De plus la Péninsule Antarctique a perdu de l’ordre de 60 milliards de tonnes de glace en 2006.

« Pour avoir une idée des ordres de grandeur, il faut savoir que 4 milliards de tonnes suffisent à fournir l’eau potable de la population britannique durant un an, » rappelle le professeur Jonathan Bamber, de l’université de Bristol. « Nous pensons que les glaciers de l’Antarctique se déplacent plus rapidement vers la mer. Les modèles informatiques de l’élévation du niveau des mers n’ont pas vraiment pris ceci en compte. »

Larsen B, le 5 mars 2002

Le niveau de la mer s’est élevé de 1,8 mm par an en moyenne durant le 20ème siècle, mais les données recueillies durant la dernière décennie suggèrent que cette élévation atteint désormais 3,4 mm par an.

Les modèles informatiques utilisés par le GIEC, qui prévoient que le niveau montera de moins de 50 cm d’ici 2100, sont largement basés sur l’hypothèse d’une stabilité de la couverture glaciaire de l’Antarctique. Mais de nombreux scientifiques pensent désormais que ces prévisions sont sous-estimées. « Je suis en accord avec de nombreux scientifiques qui pensent que le GIEC a sans doute sous estimé la limite supérieure de l’élévation prévue du niveau de la mer pour la fin du siècle. Le chiffre de 50 cm est probablement trop prudent, » estime le professeur Bamber.

 

Il y a deux facteurs clés dans l’estimation de la fonte des glaces de l’Antarctique. Le premier c’est le déplacement des glaciers vers la mer, le second c’est l’accumulation de la neige sur la surface gelée de ce vaste continent. Le modèle du GIEC considère que le réchauffement climatique va accroître l’humidité de l’atmosphère ce qui devrait augmenter les chutes de neige sur l’Antarctique, dont la plus grande partie est trop froide pour être affectée par l’élévation de la températures globale. Ce modèle suggère donc une accumulation du manteau de glace. Cependant, le professeur Bambler estime que le GIEC n’a pas pris en compte la complexité de l’interaction dynamique entre l’océan et les glaciers de l’Ouest Antarctique et de la Péninsule Antarctique, qui sont des régions plus chaudes que l’Est Antarctique.

Eric Rignot, qui a dirigé l’étude publiée récemment par la revue Nature Geoscience, indique que les résultats recueillis montrent une déperdition rapide des glaces en direction de la mer, plutôt qu’un accroissement de leur volume. « Nous avons montré que cette déperdition s’accroît avec le temps, assez rapidement, de 75% en 10 ans, » précise le Docteur Rignot. « Nous avons également montré que la majeure partie de cette perte, si ce n’est la totalité, est causée par l’accélération du mouvement des glaciers. Le GIEC s’est focalisé sur la quantité de glace présente en surface, mais nous avons constaté que cette variable n’était pas indicative de la quantité réelle de glace restante. »

L’accélération de la fonte des glaces observée depuis 10 ans pourrait s’accroître dans les décennies à venir, ajoute-t-il. « Lorsque certains de ces glaciers auront approfondi leur lits, leur vitesse pourrait doubler ou tripler, et dans ce cas leur contribution à l’élévation du niveau de la mer pourrait augmenter notablement au-delà de ce qu’elle représente aujourd’hui. De nombreuses personnes pensaient que l’Antarctique seraient préservée des changements. Nous montrons que ce n’est pas le cas. »

« La grande question, c’est le futur. Le potentiel existe pour une accélération par deux ou trois de la vitesse de déplacement, ce qui provoquerait un doublement de la perte du volume de glace en Antarctique. »

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En Arctique la température de la mer a augmenté de 5°

5 octobre 2007

Les chercheurs constatent une hausse des températures sans précédent des eaux de surface : « Les valeurs vont de 5 à 7°. Jamais encore on n’avait observé de tels phénomènes. L’eau océanique n’a jamais été aussi chaude. »

"Dans l’océan Arctique, nous avons constaté de sérieux changements climatiques ayant un caractère global", a indiqué dans un entretien avec les journalistes jeudi le chef du secteur d’océanologie à l’Institut de l’Arctique et de l’Antarctique et chef adjoint de l’expédition scientifique Arktika-2007, Igor Achik.

Selon lui, on a observé, au cours de cette expédition, un "nettoyage énergique" de l’Arctique des glaces dérivantes. "Ce phénomène se produit pour la première fois depuis des décennies d’observations dans l’Arctique. Début octobre, les mers arctiques, à l’exception de la mer de Kara et d’une partie de la mer de Tchoukotka, se recouvrent toujours de glace", a indiqué le chercheur, rappelant que l’épaisseur de la glace, là où celle-ci s’était conservée, se réduisait également.

D’autre part, les chercheurs constatent une hausse des températures dans les couches superficielles de l’océan. "Les valeurs vont de 5 à 7°. Jamais encore on n’avait observé de tels phénomènes. L’eau océanique n’a jamais été aussi chaude", a-t-il affirmé.

Mais la science, a-t-il poursuivi, ne peut encore prédire les conséquences de ces phénomènes. "Tout ce que nous savons en général des processus climatiques ne nous permet pas de prédire avec assurance leurs évolutions, même à court terme", a ajouté le chercheur.

Si les processus observés sont irréversibles, les conséquences peuvent être dramatiques, a-t-il souligné. "Pour l’instant, un océan sans glace ne présente aucune menace, mais si les glaciers des hémisphères Nord et Sud commencent à fondre, on pourra alors s’attendre à un relèvement du niveau de l’océan qui influera sur la vie des gens sur les territoires côtiers", a noté le chercheur.

Le bateau-laboratoire Akademik Fedorov qui a pris part à l’expédition Arktika-2007 est rentré la veille à Saint-Pétersbourg. L’un des principales missions de cette expédition au cours de laquelle des bathyscaphes se sont posés sur le fond océanique et une station polaire a été ouverte, consistait à étudier le système climatique aux hautes latitudes du Nord.

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Les glaciers de l’Himalaya disparaissent avec le réchauffement climatique

15 mai 2007

L’Himalaya est la généreuse fontaine qui alimente sept des plus grands fleuves d’Asie, dont le Gange, le Brahmapoutre, l’Indus, le Mekong et le Yangtze. Mais le GIEC prévoit que les 4/5ème de ses glaciers auront disparus avant trente ans, déstabilisant ainsi un bassin hydrographique ou vivent 1,3 milliards d’habitants.

Les glaciers de l’Himalaya constituent la plus grande réserve d’eau sur terre, en dehors des régions polaires et de l’Alaska, et ils alimentent sept des plus grands fleuves d’Asie.

Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique et les changements qu’il induit dans les moussons et les Alizés, ces glaciers diminuent à un rythme impressionnant et les scientifiques pensent qu’ils pourraient avoir disparu d’ici une ou deux générations.

Au pied des glaciers, les bergers qui vivent là constatent leur retrait et se réjouissent de connaitre des hivers plus doux ainsi que de voir la végétation gagner. Mais pour les habitants qui dépendent des eaux de l’Himalaya et des montagnes environnantes du plateau du Tibet, la fonte des glaces pourrait avoir des conséquences catastrophiques.

Les glaciers de l’Himalaya libèrent de l’eau toute l’année, mais tout spécialement lors de la saison chaude et sèche, lorsqu’elle est le plus nécessaire. Quand les glaciers auront disparu, le Gange et l’Indus pourraient devenir des fleuves à forte variation de débit saisonnier, et de nombreux affluents resteraient à sec en dehors de la période des moussons.

« La présence des glaciers est vitale dans le bassin qui dépend de l’Himalaya », juge Anil Kulkarni de l’« Indian Space Research Organization » qui mesure la diminution des glaciers à l’aide d’images satellites. « Cela devient alarmant, nous devons nous en préoccuper vraiment », s’inquiète-t-il.

La vitesse de disparition des glaciers diffère selon les régions Himalayennes. Ce sont les plus petits d’entre eux et ceux qui sont exposés au sud qui fondent le plus vite.

Le GIEC, l’organisme de l’ONU chargé d’étudier le climat, a publié en mai de sombres prévisions indiquant que les glaciers pourraient avoir disparu en trente ans.

« Les glaciers de l’Himalaya diminuent plus vite que dans le monde entier, et si le rythme actuel se poursuit, la possibilité qu’ils aient disparu en 2035 et peut-être même plus tôt est très élevée », avertit le rapport du GIEC, qui estime que leur étendue pourrait être divisée par cinq d’ici là.

Bien que certains scientifiques contestent les évaluations du GIEC, et que la vitesse de disparition des glaces soit très variable, les experts qui étudient les glaciers en Inde, Chine et Nepal, constatent déjà les effets dus à ce phénomène.

Au fur et à mesure que les glaciers disparaissent, les niveau des lacs sur le plateau du Tibet s’élèvent rapidement, et les experts prévoient des inondations et des glissements de terrain, lorsqu’ils déborderont.

« Ils peuvent causer des dégats considérables, en terme de biens matériels, mais aussi de vies humaines. Ils peuvent détruire des ponts, des villages et des routes », prévoit Yao Tandong, un scientifique chinois spécialiste des glaciers.

Selon lui, entre 1960 et 2000 les 46 298 glaciers que compte la Chine ont vu leur surface diminuer de 7%. Si il ne s’agit pas là d’une perte considérable, toutefois ce rythme augmente.

« Cela s’accélère, le retrait est plus rapide désormais. nous le constatons sur les photos des satellites et par les observations sur place », note-t-il, « et tous les scientifiques s’accordent aujourd’hui pour attribuer cela au réchauffement ».

En Inde, une équipe dirigée par Kulkarni a récemment achevé une étude des images satellites qui a montré que certains glaciers avaient diminué de 21% entre 1962 et 2004. Ce document décrit les conséquences catastrophiques que pourraient subir les villes qui dépendent de la fonte des glaces pour leur eau potable, l’irrigation, et l’énergie hydroélectrique.

La fonte des glaces de l’Himalaya est la plus grande source d’eau pour le nord de l’Inde, et elle fournit plus de la moitié des eaux du Gange.

Elle alimente aussi l’Indus au Pakistan, le Brahmapoutre au Bangla Desh, le Mekong qui traverse l’Asie du sud est, l’Irrawaddy qui irrigue la Birmanie, et en Chine le fleuve Jaune et le Yang Tze.

Les scientifiques estiment à 1,3 milliard la population vivant dans les régions qui seraient affectées par la disparition des glaciers, soit à cause d’innondations, soit parce qu’ils dépendent pour leur eau de la fonte des glaces tout au long de l’année, bien plus que des pluies de mousson.

Cette disparition des glaciers se produit sur la plus vaste portion de terres de haute altitude au monde, s’étendant de l’Himalaya au sud, au Tian Shan au nord et au Pamir à l’ouest.

La fonte de ces glaciers pourrait également entrainer des glissements de terrain, un accroissement des sédiments charriés par les rivières, et une désorganistion des réseaux d’irrigation.

Les experts redoutent que ces phénomènes n’entrainent un scénario d’abondance suivi de famine, car les innondations provoqueront d’abord un accroissement de la végétation mais auront également un impact sur la biodiversité en déstabilisant les habitats naturels.

D’ores et déjà, au Nepal, au Bhoutan, en Inde, des communautés villageoises sont confrontées aux premiers signes des changements à venir. Certaines ont du quitter leur habitat au bord de lacs Thibétains dont le niveau a monté de 10 mètres. Et par endroit, le permafrost – le sol gelé normalement durant toute l’année – commence à se transformer en bourbier.

La diminution des glaciers pourra également se faire sentir très loin de l’Himalaya. Dans le désert du Taklimakan, en Chine, les villes et les oasis sont situés sur des nappes phréatiques qui sont elles aussi alimentées par l’eau des glaciers, et si elle vient à disparaître, ces villes diparaitront également.

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un glacier Péruvien disparait

17 février 2007

Le glacier Péruvien de Qori Kalis pourrait disparaître dans cinq ans, selon le climatologue Lonnie Thompson.

Lors d’une conférence tenue à San Francisco, le scientifique a fait état de nouvelles observations montrant que la fonte du glacier s’accélèrait. « Je ne serais pas surpris si il perdait la moitié de sa taille dans les prochaines années », a-t’il déclaré.

Le professeur Thomson, qui étudie le Qori Kalis depuis 1978, a constaté qu’il subissait une diminution grandissante ces dernières années.« Durant les dix premières années d’observations, il perdait de 6 mètre par an, mais aujourd’hui il se rétrécit de 60 mètres ».

Pour le scientifique, cette disparition est liée au réchauffement de l’atmosphère.

Des phénomènes comparables ont été constaté partout dans le monde. Le professeur Thomson, de retour du Tibet, pense que le Naimona’nyiin subit le même déclin.

« Quoique nous fassions, nous allons perdre les glaciers de basse altitude dans les Andes, ainsi que le Kilimandjaro, qui pourrait avoir disparu en 2020. Dans les Andes les glaciers sont plus importants, mais je pense que cela va prendre de 30 à 50 ans ».

La disparition des glaciers aura de graves conséquences. Un inquiétant scénario de crues avant asséchement est en train de se dessiner. Avec une eau de fonte des glaciers devenue abondante, l’agriculture et l’hydroélectricité vont utiliser de façon accrue une ressource promise à une disparition prochaine.


Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

Chéri, j’ai rétréci la superpuissance   1 comment

« La disparition de la Pax Americana dans le grand Moyen Orient provient en partie de la confiance excessive de Bush dans l’emploi de la force et de la menace. Mais elle est également le symptôme de transformations profondes d’origine économique : la montée en puissance de la Chine et de l’Inde, la renaissance de la Russie, l’élargissement soutenu de l’Europe, qui ont redéfini l’équilibre mondial des puissances. »

Par Tony Karon, Rootless Cosmopolitan, 18 février 2008

Barack Obama a récemment ironisé sur ce que selon lui Hillary Clinton propose réellement ; « un pont vers le 20e siècle, » faisant ainsi une référence insidieuse à la promesse de Bill Clinton en 1992 de “construire le pont vers le 21e siècle”,

Pourtant, un pont vers le siècle précédent semble bien être ce que tous les candidats majeurs proposent lorsqu’il promettent de restaurer la primauté et le leadership américain. Les Républicains promettent de restaurer la puissance américaine en restant dans la course en Irak, en menaçant l’Iran et en faisant céder le “terrorisme radical islamique”, que John McCain appelle “la question transcendante du 21ème siècle”.

Les démocrates envisagent de revenir 8 ans en arrière, en rétablissant la suprématie américaine post-guerre froide, simplement en adoptant un style plus sobre et consensuel. Le problème, alors que les expéditions hasardeuses de Bush ont accéléré le déclin de l’influence stratégique américaine, c’est qu’il y a peu de raison de croire que ce déclin puisse s’inverser avec l’arrivée d’un nouveau locataire dans le bureau ovale qui mène une politique soit semblable, soit moins rugueuse.

Le film de gangster Miller’s Crossing proposait une réflexion profonde sur la nature du pouvoir avec l’avertissement d’un second couteau à son patron : “vous ne dirigez cette ville que parce que les gens pensent que vous la dirigez.” Les erreurs catastrophiques de Bush ont révélé par inadvertance les limites du pouvoir US, rendant tout-à-fait clair aux amis et ennemis que Washington n’est plus aux commandes.

Ce n’est nulle part plus évident qu’au Moyen-orient, où la plupart des efforts de l’administration Bush se sont concentrés. Les USA demeurent dans l’immédiat embourbés en Irak, les renforts de troupes récents – le « surge » – mobilisant la capacité maximale de combat disponible de son armée, ont obtenu quelques résultats tactiques mais échoué à résoudre le conflit politique qui nourrit la violence. D’autres pays désignés comme des « méchants », tels que la Syrie et en particulier l’Iran, ont de fait accru leur force et leur influence après l’invasion irakienne supposée les intimider et les conduire à capituler. Téhéran a ignoré les efforts américains pour faire pression sur son programme nucléaire, aidé en cela par le besoin qu’ont les USA de leur bonne volonté en Irak et également par la montée en puissance des acteurs non-occidentaux, notamment la Chine et la Russie, en tant que partenaires économiques et géopolitiques.

Bush a échoué à vaincre le Hezbollah et l’influence syrienne au Liban, et ses efforts pour marginaliser le Hamas de la politique palestinienne se sont aussi manifestement embourbés.

Ces insuccès, ainsi que d’autres échecs ont démontré, même à des alliés de longue date dans la région comme la Turquie et l’Arabie Saoudite, que Washington pour le moment n’a ni les muscles, ni la vision pour sécuriser leurs intérêts communs, les incitant tous les deux à refuser la politique américaine qu’ils considèrent impraticable, comme les efforts pour isoler l’Iran et le Hamas.

Le tableau n’est pas plus encourageant sur les autres fronts de la “guerre contre la terreur” de Bush. L’Afghanistan – six ans après que les USA aient défait le régime taliban, est un état défaillant dont l’opium est le principal produit d’exportation, et où les talibans opèrent maintenant ouvertement dans plus de la moitié du pays. Le retour des talibans est possible grâce au sanctuaire dont ils profitent au Pakistan dont le commandant militaire, le Général Pervez Musharraf, s’est rendu maître dans l’art de narguer Washington, même s’il se proclame un allié vital contre le terrorisme. (Peu importe ses manipulations politiques, Musharraf ne permettra même pas aux américains d’interroger A.Q. Khan, le scientifique qui a fourni la technologie de l’arme nucléaire à tout va).

La disparition de la Pax Americana dans le grand Moyen Orient résulte en partie de la confiance excessive de Bush dans l’emploi de la force et de la menace. Mais elle est également le symptôme de transformations profondes d’origine économique : la montée en puissance de la Chine et de l’Inde, la renaissance de la Russie, l’élargissement soutenu de l’Europe, qui ont redéfini l’équilibre mondial des puissances.

Au regard de ce contexte plus large, la position de McCain affirmant que le radicalisme islamiste est le “problème transcendant du 21ème siècle” montre à quel point Washington s’est égaré – jusqu’à l’obsession – avec la provocation du 11 septembre. John Kerry a peut-être été un candidat présidentiel médiocre, il avait pourtant raison à propos du terrorisme : “nous devons revenir à la considération que les terroristes ne sont pas le centre de nos vies, qu’ils sont une nuisance,” disait-il lors de la campagne en 2004. Tout comme le crime organisé, disait-il, le terrorisme ne peut être éliminé, mais le défi est de le maintenir à un niveau où “il n’est pas une composante menaçante de notre vie”.

La “guerre contre la terreur” comme Kerry semblait l’avoir compris dans cette déclaration trop décriée et rapidement désavouée, a distrait la classe politique américaine de la reconnaissance de l’impact des changements profonds dans l’ordre mondial. Mais même en menant cette guerre contre les challengers islamistes radicales, le déclin relatif de la puissance américaine est sans ambiguïté. Agir de façon créative dans les limites de cette contrainte sera le défi auquel le prochain président devra répondre.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Phylosophie

Populisme constitutionnel   1 comment

Nicolas Sarkozy a eu raison de choisir comme terrain d’intervention publique le droit, la nouvelle loi sur la rétention de sûreté et les moyens de la mettre en œuvre après la décision du Conseil constitutionnel du 22 février. Il a eu raison de choisir ce domaine, parce qu’il relève par nature du domaine présidentiel. Les Français attendent de lui qu’il cesse d’être un candidat en campagne pour devenir un président en fonction. Qu’il cesse d’être ministre de tout pour devenir président de l’essentiel. Ils ne lui demandent pas des nouvelles de sa situation amoureuse, pas davantage de trancher le conflit des taxis, encore moins d’instaurer des obligations mémorielles à l’école primaire. Cette fois, donc, le Président ne s’est pas trompé de terrain. Mais il s’est trompé sur tout le reste, commettant trois erreurs et une faute.

Première erreur, la décision du Conseil constitutionnel aurait dû le combler. Le pouvoir en place ne pouvait guère espérer meilleur résultat. Il était en effet quasi inespéré que le juge constitutionnel accepte l’instauration de la possibilité d’un enfermement à vie après avoir purgé sa peine, sans avoir commis le moindre nouvel acte répréhensible, sans avoir fait preuve d’un comportement effectivement dangereux, pour soi ou pour autrui. Il l’a fait en estimant qu’un tel enfermement n’est «ni une peine, ni une sanction ayant le caractère d’une punition». A se demander ce qui serait une peine ou une sanction punitive. Et il était obligé de se livrer à cet audacieux déni de qualification, sans quoi la loi eût été contraire aux principes fondamentaux du droit pénal, consacrés dès la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : nul ne peut être puni s’il n’a commis un délit. Le chef de l’Etat aurait dû se réjouir d’un sophisme qui permettait à la loi par lui voulue d’entrer un jour, au moins partiellement, en vigueur.

Deuxième erreur, non content de s’offusquer de la décision du Conseil en son for intérieur, il fait part de son dépit. Et non content de s’en tenir là, il cherche le moyen de ne pas la respecter, et d’imposer quand même une application immédiate pleinement rétroactive, bien que le Conseil constitutionnel l’ait déclarée contraire à la Constitution. En mettant ainsi en cause une décision du juge constitutionnel suprême dans les vingt-quatre heures qui suivent son prononcé, le chef de l’Etat oublie (pour employer un euphémisme) l’article 62 de la Constitution, selon lequel «les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles». Il oublie également (autre litote) l’article 5 de notre loi fondamentale, qui dispose que «le président de la République veille au respect de la Constitution».

Troisième erreur, au lieu de demander discrètement au ministre de la Justice de rechercher d’autres solutions pour les criminels déjà condamnés, le chef de l’Etat s’adresse publiquement au premier président de la Cour de cassation. Ce faisant, il risque d’instituer ce dernier en juge constitutionnel supérieur du Conseil constitutionnel. En toute hypothèse, il oublie (pour poursuivre dans la modération) la suite de l’article 5, disposant qu’«il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics».

Ces trois erreurs relèvent donc d’une absence de lecture de la Constitution, ou, à tout le moins, d’une lecture des plus contestables de cette dernière. Elles sont donc fort regrettables de la part de la plus haute autorité politique de l’Etat, qui devrait la respecter et en inspirer le respect. Le plus probable reste cependant qu’elles demeurent sans suite grave du point de vue de l’Etat de droit. Si bienveillant soit-il à l’égard de son requérant, on imaginait mal le premier président de la Cour de cassation proposer d’ignorer ou de violer la décision du Conseil constitutionnel. Il s’y est d’ailleurs refusé.

Où l’on en vient à la faute, lourde de tous les dangers. Elle réside dans les justifications apportées par le président de la République lui-même à sa démarche sans précédent. A savoir, le refus de laisser en liberté «des monstres», parce que «le devoir de précaution s’applique pour la nature. Il doit s’appliquer pour les victimes». Voici les grands mots lâchés, qui ne peuvent que susciter l’adhésion immédiate dans notre vidéocratie compassionnelle. «Monstres», «victimes», «précaution». Qui peut souhaiter de nouvelles monstruosités ? Qui peut accepter de nouvelles victimes ? Qui peut leur refuser toute précaution ?

Sauf que ce raisonnement correspond exactement à celui qui fut tenu des siècles durant pour justifier les pires supplices en place publique. Celui qui fut tenu, et l’est encore en certains pays, pour justifier le maintien de la peine de mort. Celui qui fut tenu, et l’est encore par certains gouvernements, pour justifier la torture à l’encontre de terroristes ou supposés tels. Placer un devoir de précaution au-dessus des principes constitutionnels, et le souci des victimes au-dessus de la non-rétroactivité de la loi pénale plus dure, c’est rompre avec plus de deux siècles de droit pénal civilisé. Voilà pourquoi il paraît légitime, par-delà toute préférence politique, d’y voir une triste combinaison entre le populisme pénal qui a dicté l’adoption d’une telle loi et le populisme constitutionnel qui veut l’appliquer par-delà les principes supérieurs de notre droit.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Phylosophie

Israël : pendant les négociations les expropriations continuent   Leave a comment

 

25 février 2008

En Cisjordanie occupée, maisons, vergers, installations agricoles continuent de faire l’objet de mesures d’expulsions par les autorités israéliennes. Le scénario est toujuors le même. Au petit matin une nuée de soldats cernent la zone, et les bulldozers détruisent tout, au mépris de titres de propriétés en bonne et due forme. Reportage du Sydney Morning Herald à Beit Ula.

The Sydney Morning Herald, 23 février 2008

Les agriculteurs de Beit Ula ont passé deux années à préparer leurs prochaines récoltes de fruits, de noix et d’olives, épierrant, construisant des terrasses de pierres et creusant des fosses profondes pour capter les rares eaux de pluie.

Cela a pris moins d’une journée à l’armée israélienne pour tout détruire.

« Nous les avons entendus arriver à 6 h 30 du matin alors qu’il faisait encore nuit » dit Sami al-Adam, l’un des 8 fermiers dont les terrasses ont été rasées par les bulldozers, le 15 janvier.

« Il devait y avoir des dizaines de soldats avec des jeeps et des bulldozers et, avec eux, de nombreux travailleurs philippins, ou peut-être étaient-ce des Thaïs, qui ont arraché les arbres, les ont coupés et brûlés de sorte que nous ne puissions plus les replanter ».

Betselem : Destructions de maisons palestiniennes

Quand les soldats et la police se sont retirés des lieux, dans les basses collines à la frontière de la Cisjordanie avec Israël, 6,4 ha de plantations et de terrasses avaient été arrachés et détruits aux bulldozers. Les fosses en béton étaient défoncées et débordaient de décombres. Deux ans de travail et un investissement financier de plus de 100 000 € étaient anéantis.

Le département militaire israélien qui contrôle la Cisjordanie occupée – appelé l’Administration civile – a déclaré par la suite qu’il avait fait démolir les terrasses parce qu’elles avaient été construites illégalement sur des terrains appartenant à l’Etat israélien.

Ce fut une surprise pour les agriculteurs de Cisjordanie qui exhibèrent des documents estampillés palestinien, israélien et même turc, lesquels, disent-ils, prouvent que la terre leur appartient. Et ce fut une plus grande surprise encore pour l’Union européenne qui avait financé la part du lion dans le projet, 64 000 €, dans le cadre d’une campagne pour améliorer la « sécurité alimentaire » de la population palestinienne.

« Nous avons été réellement bouleversés, évidemment » dit Alex de Mauny, porte-parole de la Commission européenne. « C’est un grand souci, pas seulement en termes de moyens d’existence pour les gens que nous avions essayé d’aider – évidemment c’est une catastrophe sur le plan humain, ces gens ne sont pas riches, ils vivent complètement en marge -, mais il y a la question plus large qui est de savoir pourquoi c’est arrivé, et comment nous pouvons empêcher que cela ne se produise à nouveau. »

Les comment et les pourquoi sont, comme d’habitude dans cette partie du monde, sujets à revendications grandement divergentes.

Une déclaration de l’Administration civile a maintenu l’affirmation, contrairement aux déclarations de l’Union européenne, que les Européens n’avaient pas financé ce projet. Un porte-parole de l’Administration a dit que la terre cisjordanienne en question était une terre appartenant à Israël, mais au moment de rédiger la déclaration, il faut bien répondre aux questions : comment et quand l’armée s’est-elle emparée de cette terre ?

L’Administration dit aussi que les fermiers palestiniens avaient été officiellement informés, en 2006, qu’ils construisaient illégalement sur une terre d’Etat ; compte tenu du délai de recours qui est de 45 jours, la notification de démolition était devenue définitive.

L’un des 8 agriculteurs, Mahmoud al-Adam, montre aux visiteurs un formulaire de l’armée qu’il a trouvé sous une pierre, sur son terrain, en juin 2006, lui disant qu’il serait expulsé de 2,5 ha de terre d’Etat sur lesquels il était en train de construire illégalement, et que le coût de la démolition serait à sa charge.

De telles formulaires rentrent effectivement dans les méthodes coutumières de l’armée israélienne pour notifier aux Palestiniens que leurs maisons vont être détruites et leurs terres confisquées. Mais apparemment, il n’y a eu aucun avertissement adressé aux 7 autres agriculteurs. Et le jour de l’opération, ce sont 6,4 ha de terrasses et de plantations qui ont été détruits, pas 2,5 ha.

« C’est une action de routine. Elle n’a rien de particulier. C’est une activité que nous avons tous les jours en Judée et Samarie », indique un porte-parole de l’Administration civile, utilisant les termes bibliques pour désigner la Cisjordanie. « Nous sommes très stricts là-dessus. Si vous laissez quelqu’un faire ce qui n’est pas autorisé, tous les autres le feront après lui. »

Cette rigueur semble s’appliquer à certains plus qu’à d’autres cependant. Cette semaine, le groupe israélien, la Paix Maintenant, a rapporté que des démolitions avaient eu lieu en « zone C » ; celle-ci représente les 60% de la Cisjordanie officiellement sous entière domination israélienne.

Les chiffres fournis par l’Administration civile indiquent qu’en 7 ans, jusqu’en septembre 2007, près de 5 000 ordres de démolition ont été publiés contre des maisons, des constructions ou des infrastructures non autorisées de Palestiniens dans la zone C. Sur ces 5 000 ordres, 1 663 ont été exécutés, soit près d’un tiers.

Pourtant, dans la même période, 2 900 ordres de démolitions ont été publiés contre des constructions illégales par des colons juifs sur le même territoire, mais là, seuls 199, soit 7%, ont été effectivement exécutés.

Et tandis que l’Administration civile a accordé aux Juifs des permis de construire pour 18 472 logements dans ces mêmes 7 années, les Palestiniens, originaires de ce pays, n’ont été autorisés à en construire que 91.

Selon les chiffres de la Paix Maintenant, 94% des demandes palestiniennes ont été rejetés. Ce qui comprend les demandes de construction ou d’agrandissement de maisons, de réparation de routes, de canalisations d’eau, de puits ou d’autres infrastructures indispensables.

« Les chiffres parlent d’eux-mêmes » dit Hagit Ofran, observateur des colonies pour la Paix Maintenant. « Les terres des colons sont prises en charge par des fonds du gouvernement, d’urbanistes et d’autres, mais souvent les colons construisent sans permis, sur une terre d’Etat, et alors les autorités ne font rien. La loi ne s’applique pas quand il s’agit de colons… mais contre les Palestiniens, l’application de la loi se fait très efficacement. »

L’Administration civile accuse la Paix Maintenant de déformer la vérité. Selon l’Administration, la raison pour laquelle il y a si peu de permis accordés aux 70 000 Palestiniens qui vivent en zone C et tant de démolitions, c’est que la plupart d’entre eux ne déposent pas de demande de permis tant que leurs maisons ou infrastructures ne sont pas dénoncées par les inspecteurs de l’armée, et leurs demandes sont par conséquent refusées.

Tout à fait par hasard, on apprend cette semaine l’implantation de deux nouvelles colonies juives en Cisjordanie – une dans la Vallée du Jourdain et une autre qui se dit être un nouveau quartier d’Eli, une colonie juive ancienne près de Naplouse.

Toutes les colonies juives en Cisjordanie violent, selon la Cour internationale de Justice, les Conventions de Genève qui interdisent le colonialisme, mais en plus, ces deux nouvelles colonies – comme des dizaines d’autres qu’on appelle avant-postes – sont aussi illégales d’après la loi israélienne.

Elles viennent encore en totale contradiction avec la promesse d’Israël de geler l’activité de colonisation selon les termes de la « feuille de route pour la paix » de 2003 et le processus d’Annapolis de l’an dernier.

Et pourtant, les nouvelles colonies juives [deux fois] illégales, sont gardées par les Forces de défense israéliennes et déjà raccordées à l’eau, à l’électricité et au réseau routier. Cette semaine, l’Administration civile a déclaré aux journalistes que toute tentative future d’expulser les colons, ou de démolir leurs installations, relèverait de la direction politique et de la Haute Cour de justice israélienne.

« Je ne veux pas m’avancer à dire comme cela finira » a déclaré l’un de ses porte-parole au Jerusalem Post.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

les enjeux stratégiques du Kosovo 28 février 2008   Leave a comment

Jean-Michel Vernochet, ancien journaliste du Figaro, analyse les enjeux de l’indépendance du Kosovo et développe les arguments des opposants à la sécession de la population albanophone. Il considère que celle-ci a été voulue et organisée de longue date par les USA qui souhaitaient disposer d’un point d’appui pour leurs forces armées qui soit proche de la mer Noire et de ses oléoducs, ainsi que de la Mer Caspienne, enjeu géostratégique majeur. Video et extraits.

Entretien avec Jean-Michel Vernochet, mis en ligne le 20 février

extraits

A partir de 1997, les américains vont soutenir, vont équiper, vont organiser l’UCK. C’est un secret de polichinelle. (…) En Bosnie, les américains ont permis le transfert de certains jihadistes en provenance d’Afghanistan, qui sont venus prêter main forte aux islamistes bosniaques. Autant l’Islam était modéré en Bosnie et au Kosovo, autant l’Islam s’est radicalisé depuis le milieu des années 1990. il n’y avait pas seulement les américains, mais aussi les alliés des américains qui envoyaient des combattants, les turcs, les saoudiens. Ils envoyaient à la fois des combattants et des fonds. Il y avait aussi des iraniens qui ont prêté main forte.

Les américains ont soutenu l’UCK car ils voulaient s’implanter durablement dans la région, comme ils l’ont fait en Afghanistan.

Il y a un corridor énergétique, essentiellement des oléoducs, qui doivent partir de la Bulgarie, sur la mer Noire, pour aboutir en Méditerranée en Albanie. Donc il faut sécuriser cette région.

Il faut à la fois surveiller ce couloir énergétique essentiel. Ce couloir, d’où vient-il ? Du bassin de la mer Caspienne. Avec cette base arrière avancée, les américains pourront contrôler l’espace aérien du bassin de la Caspienne.

Le Kosovo « Etat Mafieux, » ce n’est pas une formule journalistique, c’est une réalité. L’Albanie, le Kosovo, posent de lourds problèmes de sécurité à l’échelle européenne.

L’Afghanistan produisait 180 tonnes d’opium en 2001, 8200 tonnes aujourd’hui. La plus grosse filière passe à travers l’Iran, la Turquie, l’Albanie et le Kosovo.

Ce sujet n’est pas abordé par la grande presse, mais il est réel, documenté.

La sagesse était de reconnaître l’intangibilité des frontières. Nous avons subverti cette règle, nous avons introduit le chaos dans les relations internationales.

Dans le cas du Kosovo c’est bien, dans le cas de la Corse cela serait mal. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un raisonnement qui puisse tenir très longtemps.

On découvre avec l’indépendance du Kosovo l’existence de la base américaine Bondsteel. C’est une véritable ville de 25 mille hommes.

A l’intérieur du camp, il y a un autre camp qui a été qualifié – peut être de manière un peu polémique – de Guantanamo kosovar.

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé

Darfour-Ouest : des centaines d’enfants portés disparus (ONU)   Leave a comment

jeudi 28 février

Note personnelle: Grande Mascarade ! Dans l’ affaire "Arche de Zoé"
  Des personnes ont été condamnées (je me fais pas de soucis, elles retrouveront vite leur liberté) ce qu’ il faut savoir :c’ est que nos gouvernements "les néos-cons" de leur côté faisaient disparaître plus de 3500 enfants, où sont-ils, qu’en font-ils?personne n’ en a jamais entendu parler et c’ est logique… si vous lisez mes billets vous trouverez la solution, je ne puis dire directement mes sources, mon blog serait encore aussitôt fermé… J’ essaie de mon mieux à faire passer des informations… La France est mal, et ira de plus en plus mal…Indice que fait Carla en Afrique du sud, il ne va y en avoir que pour elle, pendant ce temps le nain va faire ses sales affaires…
En gros la méthode du nain est de faire la une des médias sur ce que le peuple adore___= Repenser aux infirmières bulgares, ses vacances chez Bush etc… Qu’en est-il ressortit depuis……=

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), des centaines d’enfants sont toujours portés disparus après les attaques par des milices de villages du Darfour-Ouest, au Soudan, la semaine dernière.

« Un nombre indéterminé d’enfants âgés de 12 à 18 ans ont disparu, ces disparitions concernant surtout des garçons. Personne ne sait ce qui est arrivé à ces enfants », a affirmé Naqibullah Safi, responsable du bureau de l’UNICEF pour le Darfour-Ouest, selon un communiqué publié hier à Nairobi.

Si les premiers rapports indiquent qu’il s’agirait de près de 800 enfants, l’UNICEF estime que le nombre réel serait moins important.

Pour l’agence, l’une des préoccupations majeures est actuellement de s’occuper des enfants devenus orphelins, abandonnés par leurs parents ou disparus au cours des derniers jours.

La mission d’évaluation de l’UNICEF dans les villes attaquées a constaté que plusieurs édifices avaient été brûlés. S’il est impossible de connaître encore le nombre exact des victimes, le problème le plus fréquent à présent est celui des personnes brûlées.

Le déplacement de population qui a suivi les attaques concernerait plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Le 19 février dernier, John Holmes, le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, avait demandé la cessation des hostilités

Publié 28 février 2008 par espoira2 dans Non classé